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Casablanca : Quartiers d'immigrés [Reportage]
Publié dans Yabiladi le 11 - 02 - 2012

Casablanca accueille, avec Rabat, plus de la moitié des étrangers du Maroc. Globalement dissous dans la population marocaine, ces immigrés ont parfois tendance à se rassembler par origine ; dans des quartiers, ils deviennent ainsi plus visibles en tant que groupe. Français, Chinois, Subsahariens : trois communautés dans la ville.
«Quelque part, à Casablanca, nous sommes tous des immigrés : que nous soyons marocains où étrangers», lance Laure Augereau, membre de l'association Casamémoire pour la protection du patrimoine architecturale du XX° siècle. Si la ville elle-même existait bien avant la colonisation française,
Elle s'est agrandie avec l'instauration du protectorat. «Les maîtres d'œuvres étaient Français, mais la main d'œuvre était espagnole et portugaise. Cette immigration étrangère a créé des quartiers comme le Maarif», explique Laure Augereau. D'autres quartiers ont été construits pour accueillir l'immigration interne au Maroc comme celui des Habbous rapidement occupé par des Fassi.
Aujourd'hui, Casablanca attire toujours : les Marocains venus du reste du pays, mais aussi les étrangers. Si Casablanca est loin d'être segmentée en fonction des origines de ses habitants, les immigrés ont tendance à se regrouper par origine, selon des critères qui leur sont propres, qu'ils soient Chinois, Subshariens ou Français.
Les commerçants chinois à Derb Omar
«Good people, good country», résume M. Lin Wei Qiang, propriétaire du grand restaurant chinois Yami Food de Derb Omar et PDG de CMI Investment Maroc (dire ce que c'est). Comme lui, ils sont nombreux à s'être installés dans ce quartier, important marché de gros de Casablanca. Ici, la communauté chinoise de la ville est particulièrement visible et les raisons de son installation sont manifestes : le commerce. «Nous venons presque tous de la province de Fu Jian [province côtière au sud est de la Chine, ndlr]. Quelqu'un vient, puis il fait venir un à un les membres de sa famille. Moi, je suis venue avec mon mari», explique Xia Lu, la trentaine. Le couloir d'un kissaria et deux petites rues rassemblent une vingtaine de commerces vendant chaussures, vêtements, nappes …
M. Lin Wei Qiang importe de Chine «tout ce qu'[il] peut vendre ici, au Maroc et exporte des métaux, notamment du cuivre.» Il retourne dans son pays tous les trois mois environ. «Ici, quand je me suis installé, faire du business était plus facile qu'aujourd'hui», estime M. Lin Wei Qiang, installé depuis dix ans au Maroc. Selon lui le nombre de commerçants chinois, à Derb Omar n'augmente plus. «Les Chinois sont lasses, aussi des difficultés à obtenir des papiers en règle», explique M. Lin.
Les rapports avec les Marocains semblent se limiter, en grande partie, au commerce. «Le problème, c'est la langue, explique M. Lin en anglais, peu de chinois connaissent l'arabe ou le français.»
Les étudiants subsahariens du quartier Oulfa
Oulfa, 20 minutes au moins en taxi depuis le centre, un quartier périphérique et populaire, «un quartier vivant, aussi, «il y a de l'ambiance c'est pour ça qu'il est sympa», explique Gautier, togolais, habitant du quartier. «Ici, on retrouve pas mal d'étudiants subsahariens. Ils ont souvent commencé leurs études à Rabat et étaient logés à la Cité Internationale, puis ils continuent dans les facultés d'économies ou de sciences, qui ne se situent pas trop loin d'ici, ou des écoles qui n'ont pas d'internat. D'autres débutent dans un premier emploi à Casablanca», explique Salissou, nigérien. Il habite à Oulfa en colocation avec 3 autres Subsahariens rencontrés dans le cadre de ses études et vit au Maroc depuis 2005.
Le quartier a l'avantage, par situation et son standing moyen, d'être accessible aux bourses de ces jeunes gens. «J'ai bénéficié d'une bourse de 1500 DH pendant deux mois, offerte par l'Agence Marocaine de Coopération internationale (AMCI), raconte Salissou, lorsque j'aurai fini mon cycle je rentrerai au Niger comme je m'y suis engagé, car mon pays aura besoin de mes nouvelles compétences.» Rentrer au pays n'est pas donné à tous les étudiants. Encore faut-il avoir la perspective de trouver du travail en rentrant. «Jusqu'ici j'ai préféré travailler à Casablanca, dans une branche proche de mon cursus, pour me faire une première expérience», explique Gautier qui habite le Maroc depuis 2005.
Dans leur vie quotidienne, les deux jeunes hommes côtoient des Marocains essentiellement dans le cadre de leur travail et de leurs études, mais restent plutôt entre Subsahariens le reste du temps. «J'ai de très bon rapport avec les Marocains et je crois que le Niger a beaucoup à apprendre, en général de ce pays. Ici, lorsqu'un chantier commence il est rapidement achevé», juge Salissou ; «les choses vont vite» reconnait Gautier qui a plus de mal à s'habituer à la mentalité marocaine et ce qu'il appelle une certaine «hypocrisie» dans les relations sociales.
Les Français et le bagage colonial
La venue de Français à Casablanca n'est certes pas un phénomène récent et un club aussi sélect que le CAFC, dit «caf», le Cercle amical des Français de Casablanca, en témoigne. «Ma maman était française, et mon papa marocain», annonce d'amblée Mehdi, la quarantaine. Il est attablé près d'un parc de jeux pour les enfants, avec son épouse. «Mes parents sont venus très jeunes s'installer au Maroc et c'est ici, à Casablanca que je suis né», raconte-t-il. Il va plusieurs fois par an en France, «mais moins pour la famille qui compte de moins en moins de membres que par le passé, on y va plus pour les vacances.»
Un grand nombre de Marocains, bien plus de majorité sans doute, sont aujourd'hui admis dans ce club, même s'il reste prisé par la communauté française, lorsque leurs revenus les autorisent à dépenser près de 15 000 DH pour y entrer. «Je suis enseignant au lycée français Lyautey depuis 1998», commence M.Dufour, marié à Jamila une ancienne MRE, arrivée presqu'en même temps que lui au Maroc. «Par mon métier je vis dans un microsome de Français, mais nous côtoyons également pas mal de couples mixtes», explique-t-il. «Nous ne venons ici pour que les enfants puissent jouer, mais je n'aime guère l'endroit, on y sent parfois des relents de colonialisme», estime Jamila Dufour.


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