Alors que le dernier délai de paiement des factures est passé dimanche dernier, aucune annonce quant au sort des bateaux n'a encore été faite. Les clients toujours pas remboursés jusqu'à présent ne le seront certainement pas de sitôt contrairement à ce qu'assuraient les chefs des entreprises impliquées. Les agences déclineraient toute responsabilité vis-à-vis de leurs clients. La saisie des bateaux de la Comarit a entrainé une série de malheurs sur la société. Entre dettes colossales, redevances envers les clients, risque de vente aux enchères de ses ferries et conflit social, le leader marocain du transport maritime est toujours dans l'impasse. Alors que le dernier délai de paiement de ses créances est passé dimanche dernier, aucune annonce n'a encore été faite par rapport à l'issue du litige. Au cœur des négociations ? La commission interministérielle chargée de sauver la Comarit n'a pas encore annoncé le résultat de sa mission. Pourtant, le dernier délai du règlement des factures impayées par la Comarit est passé dimanche 5 février. Au Secrétariat général du ministère de l'Equipement et du Transport, responsable de cette commission, pas moyen d'obtenir des informations précises sur l'état actuel de la situation. «Le SG est en mission en France pour le reste de cette semaine», apprend Yabiladi auprès de son secrétariat. Possible que ce soit pour des négociations en faveur de la Comarit. Au siège de la société, nous n'avons pas pu joindre la direction générale afin de savoir où se situe la Comarit par rapport à cette affaire. Tout ceci laisse croire que pour l'heure, la priorité n'est pas au traitement des passagers de la liaison Sète-Tanger du 5 janvier dernier, car ceux-ci n'ont pas encore été remboursés. Le DG adjoint de la compagnie disait dernièrement à Yabiladi que la Comarit attendait le déblocage des fonds. Il semble que ce dernier n'a jamais eu lieu. Alors que ce n'était qu'une question de jour selon les dires de M.Belghiti, nous en sommes déjà à des semaines, et la priorité semble être accordée à la société. Parallèlement, les agences de voyages, qui pouvaient être encore le seul gage des clients, ont lavé leurs mains. Le discours change chez Euromer L'on se demande où est passé l'engagement d'Euromer, «l'agence 100% française», vis-à-vis de ses clients. Le DG de l'agence de voyages française, Philippe Sala, change de discours. Au sujet du remboursement des passagers Sète-Tanger, il répond à Yabiladi : «La compagnie m'a demandé de ne faire aucun communiqué aux journalistes. Je regrette, je ne peux faire aucun commentaire». La gestion de son agence de voyages, sa relation avec les clients, de qui il disait le mois dernier être «proche», dépend-t-elle de la Comarit, quand on sait notamment que selon la législation française, l'agence de voyages est responsable devant ses clients ? Refus radical de coopérer chez Biladi Chez Biladi voyages, impossible d'atteindre la direction. Au siège de la société à Sète, le téléphone sonne sans que jamais, personne ne décroche. Finalement on réussit à avoir l'agence de Nîmes, mais là, la conseillère voyage est non coopérante. «Je ne peux rien vous dire», lance-t-elle. Ce que Monsieur «tout le monde» ne sait pas, c'est que Biladi Voyages appartient à Abdelali Abdelmoula qui est actuellement PDG et fondateur de la Comarit. Cette information suscite des interrogations quant à la relation entre les deux sociétés, même si des deux côtés le lien capitalistique est complètement nié. «Il n'y a aucun lien entre Biladi et Comarit. M Abdelmoula a le droit d'avoir ses propres affaires», affirmait à Yabiladi M Belghiti, DG adjoint de la Comarit. «Biladi voyages est une agence française, la Comarit est une société marocaine, ça n'a rien à voir», déclare l'agent de Biladi. Une chose est certaine, la loi devra être bien appliquée. La Comarit, Biladi Voyages, Euromer devront répondre de leurs obligations envers leurs clients, qui ont été malmenés depuis le début de cette affaire. Sachant que la campagne d'été approche de plus en plus, ces agences et cette compagnie ont intérêt à redorer leur image auprès des Marocains résidant à l'étranger.