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Maroc : Les ONG fustigent une atteinte aux libertés après l'arrestation d'Omar Radi
Publié dans Yabiladi le 27 - 12 - 2019

Si les associatifs constatent un retour en arrière s'agissant des libertés au Maroc, plusieurs considèrent la poursuite d'Omar Radi comme une atteinte à l'image du pays, une atteinte à la liberté d'expression qui constitue un «crime contre la Constitution» ou encore une sorte de «vengeance».
Un mois de décembre qui restera dans les annales. Hier, la justice marocaine a condamné à quatre ans de prison ferme le YouTubeur Mohamed Sekkaki pour une vidéo qui comprend «des injures à l'encontre des citoyens marocains et des propos touchant à leur dignité et à leurs institutions constitutionnelles», selon le le tribunal de première instance de Settat.
La justice a également décidé de poursuivre le journaliste Omar pour «outrage à un magistrat», suite à un tweet publié en avril dernier à propos de la confirmation, par la Cour d'appel de Casablanca, des peines prononcées contre les militants du Hirak du Rif.
Deux décisions qui interviennent dans un contexte particulier. Il y a quelques jours, un jeune lycéen a été condamné à trois ans pour une publication sur les réseaux sociaux, reprenant les mots de la chanson «3acha cha3b». Gnawi, l'un des rappeurs de ce tube en tête des tendances au Maroc pendant plusieurs jours, a été lui condamné à un an de prison pour «insulte contre un corps constitué».
La poursuite d'Omar Radi serait une «vengeance»
Ces peines confirment un constat formulé par l'Association marocaine des droits humains (AMDH) il y a deux semaines ; celui du «retour des poursuites pour atteintes aux sacralités». «Le Maroc est classé à la 135e place dans le rapport de Reporters sans frontières et cette dégradation, on peut la constater chaque jour sur le terrain», nous déclare ce vendredi Khadija Ryadi, membre du bureau de l'AMDH. «Dans les années 2007-2008, nous avions contacté une situation pareille à celle d'aujourd'hui, avec une série d'arrestations liées aux opinions. Maintenant, c'est aussi l'atteinte aux institutions», ajoute-t-elle.
La militante dit constater «une régression tangible des libertés au Maroc depuis 2014». «L'Etat verrouillant plusieurs espaces de débat public, il ne restait que l'espace public pour que les gens expriment leur mécontentement car ils en ont marre de la répression et de la dictature», explique-t-elle.
Et de noter que «l'Etat a peur de la convergence des doléances dans l'espace public, comme l'expérience du boycott qui a démontré comment il est facile d'unifier les Marocains. Il vise ainsi ces réseaux sociaux pour qu'ils ne jouent pas ce rôle». La militante considère aussi que le cas d'Omar Radi est particulier.
«Il s'agit d'une vengeance, car c'est un journaliste professionnel qui a fait des enquêtes et des investigations qui touchent aux intérêts du Makhzen et particulièrement les relations entre l'argent et le pouvoir.»
Khadija Ryadi
Une atteinte à l'image du pays et un «retour au passé»
De son côté, Boubker Largo, président de l'Organisation marocaine des droits de l'Homme (OMDH) pointe du doigt une «grande différence» entre ces cas. «Il y a la diffamation, les injures et la haine qui sont condamnables dans tous les pays et il y a l'opinion», explique-t-il, considérant que le journaliste «a exprimé une opinion qui, qu'elle soit perçante ou pas, reste son avis».
«Cette affaire a été oubliée depuis quatre mois et nous ne savons pas pourquoi elle a été déterrée dans ce contexte. Cela porte atteinte à notre pays et à notre liberté d'expression.»
Boubker Largo
Et d'informer que l'OMDH attend la réunion de son bureau exécutif avant d'exprimer sa position officielle sur l'affaire.
Pour sa part, Adil Tchikito, président de la Ligue marocaine des droits de l'Homme (LMDH), estime que «le Maroc vit dans un état de régression et un retour au passé». «Cette campagne est menée par des partis non connus et son but est de réprimer toutes les défenseurs des droits de l'Homme au Maroc», dénonce-t-il. «Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation de grand crime contre la Constitution, car son article 25 affirme que les Marocains ont le droit à la liberté d'expression», ajoute-t-il.
Rappelant que le Maroc a ratifié la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont l'article 19 met en avant la nécessité de garantir la liberté d'expression, l'associatif déplore que «quiconque ose écrire ou exprimer des paroles qui dépassent les lignes dessinées est réprimé ou arrêté». «Cela nous ramène au passé, ce qui signifie qu'ils nous disent que l'Equité et la Réconciliation et tout ce que le Maroc a fait dans ce sens ne sont que des mots vides», fustige-t-il.
L'arrestation du journaliste a aussi fait réagir RSF. Sur son compte Twitter, l'ONG a dénoncé la mise en détentions du journaliste.
#Maroc @RSF_inter dénonce la décision du procureur du Roi de placer en détention le journaliste @OmarRADI pour des tweets d'avril dernier où il dénonçait les lourdes condamnations par un juge, des leaders du Hirak rifain
— RSF_Afrique-du-Nord (@RSF_NordAfrique) 26 décembre 2019
La «pression de la rue» pour des «concessions» de la part de l'Etat
A la question de savoir ce qu'il faut prévoir pour protéger les acquis du Maroc, Adil Tchikito déplore que les «mécanismes des associatifs restent limités». «Nous ne pouvons dépasser la dimension militante et les plaidoyers. Nous ne pouvons que protester dans la rue ou charger des avocats», ajoute-t-il. «Les associations, qui ne sont plus écoutées par les responsables, sont mêmes considérées par certains comme ennemies», conclut-il.
De son côté, Khadija Ryadi rappelle que «la seule chose qui pourra contraindre l'Etat à faire marche arrière est la mobilisation unifiée dans la rue». «Ce qu'il faut, c'est s'unifier et se converger car finalement, bien que nos problèmes semblent différents, les causes sont les mêmes et restent d'ordre politique», analyse-t-elle, ajoutant qu'«il faut trouver une plateforme commune : celle de la liberté de parler et d'exprimer son opinion».
Pour l'ancienne présidente et membre du bureau exécutif de l'AMDH, «sans cette pression de la rue, rien ne fait peur à l'Etat».


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