La 37ème Conférence Européenne de Coordination du Soutien au Peuple Sahraoui (EUCOCO) se déroule du 3 au 5 février prochain à Séville. Pendant ces trois jours, partis politiques, ONG internationales, députés locaux et européens se réuniront pour débattre de la «légitimité certaine de la République Arabe Sahraouie Démocratique». Un lobbying qui devrait inquiéter la classe politique marocaine et inspirer le tissu associatif de l'avis de Mohamed Reda Taoujni, ardent «défenseur de la marocanité du Sahara occidental». Provocation ou sincérité feinte de leur part? Les organisateurs jugent particulièrement «important» et se réjouissent que le colloque se déroule à 15 kilomètres du territoire marocain puisque les médias espagnols «sont vus et entendus dans les villes du nord du Maroc et en plus les gouvernements d'Etat et de la région sont des amis du roi». Peu ou pas si sûr en tout cas que l'information soit relayée en territoire marocain. La mobilisation bat son rythme néanmoins pour cette 37eme édition de l'EUCOCO. Les préparatifs vont bon train et un site internet a été spécialement mis en place afin d'indiquer aux intéressés les informations nécessaires pour participer à l'évènement. Solidarité avec le peuple sahraoui L'objectif selon les organisateurs sur place, à savoir l'Association des Amis du Peuple Sahraoui de Séville, est d'inciter «l'Union Européenne, les gouvernements nationaux et les Nations Unies à s'engager dans des démarches de fermeté à l'égard du Maroc pour l'application du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Un préambule aura lieu la veille à Madrid, «au cours duquel une conférence internationale verra la participation de politiciens espagnols et européens, professeurs de droit international et membres du mouvement civil de solidarité avec le peuple sahraoui». L'EUCOCO regroupe les individus et organisations qui travaillent sur le conflit du Sahara Occidental et la «situation des réfugiés dans les territoires occupés». Inaugurée en 1975 sous l'impulsion d'Oxfam-Solidarité, elle regroupe un réseau européen mis sur pied dès le début du «conflit au Sahara Occidental». Ce réseau comprend aussi bien l'appui humanitaire que politique au peuple sahraoui. La première Conférence de Coordination Européenne fut organisée en 1976. Le Maroc invité à militer pour sa propre cause Une centaine d'organismes constituent un lobby pro-Polisario à travers le monde ce qui est «tout à son honneur». Mohamed Reda Taoujni applaudit avec «consternation» cette initiative «structurée organisée chaque année dans un pays Européen». Contacté par Yabiladi, le militant associatif, par ailleurs président de l'Association Sahara marocain (ASM) confie «qu'il est anormal qu'aucune ONG marocaine» ne s'active réellement dans la défense de la marocanité des provinces sahariennes. Et pour cause, entre autres, des «réserves de la part des autorités marocaines, seules habilitées à traiter le dossier dans le royaume». «Grâce aux erreurs marocaines, puisqu'aucune harmonie ne subsiste au sein du Royaume afin de travailler ensemble (pouvoir politique et associations) à la résolution du conflit, le Polisario hausse ainsi régulièrement le ton».