Le 10 décembre, le ministre des Affaires étrangères du Lesotho, Ledego Calayl Makghoti, réaffirmait depuis Rabat et d'une manière qui ne souffre d'aucune ambiguïté la suspension de la reconnaissance de son pays de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». «Je suis ici aujourd'hui pour confirmer et clarifier la position de mon pays, à savoir un engagement à suspendre toutes les décisions et déclarations antérieures concernant le Sahara occidental et la "RASD", en attendant les résultats du processus des Nations unies», a indiqué Ledego Calayl Makghoti dans un communiqué publié à l'issue de ses entretiens avec Nasser Bourita. Deux jours après cette annonce officielle, le Polisario se mure dans le silence. Aucun cadre du Front n'est monté, jusqu'à présent, au créneau pour commenter la nouvelle, la démentir ou la regretter. Il en est de même pour les médias qu'ils soient installés dans les camps de Tindouf ou dans les villes du Sahara occidental sous contrôle du Maroc. On apprend que le Front a mis tous ses œufs dans le panier de l'Afrique du Sud. Brahim Ghali et les siens parient essentiellement sur une «médiation» de Pretoria en vue de convaincre le Lesotho de revenir sur sa décision. Ses représentants et ses nombreux relais politiques et médiatiques dans ce pays ont déjà commencé à se mobiliser dans les coulisses. Reste à savoir si leurs efforts seront-ils payants ? Hier le roi Letsie III a remercié le président Cyril Ramaphosa pour son «soutien» à son royaume. L'actuel chef d'Etat sud-africain, comme son prédécesseur Jacob Zuma, est désigné «médiateur» de la Communauté de développement de l'Afrique australe au Lesotho. C'est d'ailleurs c'est à ce titre qu'il a pris part le 29 novembre dans la capitale Maseru à la cérémonie de clôture de la Plénière II du Dialogue National Multipartite, une instance qui a vu le jour aprèsla tentative du coup d'Etat de 2014. C'est dire l'influence politique de Pretoria au Lesotho.