Amnesty International réagit aux discours et actes islamophobes dernièrement recensés en France. Dans une déclaration publique publiée hier sur son site, l'ONG «[demande] aux autorités françaises de veiller à ce que les personnes musulmanes ne soient pas présentées comme un groupe suspect en pointant la pratique d'une religion, pourtant protégée par la loi, comme un risque sécuritaire». «Un tel discours fait peser sur les personnes visées un sentiment de suspicion et de rejet. Surtout, il encourage la montée d'actes stigmatisants ou discriminatoires et les violations de leurs droits fondamentaux.» Amnesty International Amnesty International rappelle notamment la liste des «signaux faibles de radicalisation» établie le 8 octobre dernier par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, soulignant que «ces mêmes ''signaux faibles'' ont déjà été largement utilisés dans le cadre de la lutte anti-terroriste ces dernières années et ont eu un impact discriminatoire contre les personnes musulmanes». L'ONG rappelle également les propos de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, sur le voile, et l'invective dont a fait l'objet une accompagnatrice voilée lors d'une sortie scolaire au conseil régional Bourgogne-Franche-Comté par l'élu Rassemblement national (RN) Julien Odoul. Elle condamne par ailleurs la proposition de loi visant à exclure des sorties scolaires les personnes qui portent «des signes religieux ostensibles», votée au Sénat le 29 octobre dernier. «Sans réserve, nous condamnons cette proposition de loi ! Si elle venait à entrer en vigueur, une telle interdiction serait contraire au droit international relatif aux droits humains, qui prévoit que toute personne doit pouvoir manifester librement sa religion», indique l'ONG. «Nous appelons les autorités françaises à prendre leurs responsabilités et à mettre en place de véritables politiques ciblées de lutte contre les discriminations et contre les propos d'incitation à la discrimination, l'hostilité ou la violence envers les personnes musulmanes», indique enfin Amnesty International.