Parmi eux figure l'autrice de BD Pénélope Bagieu, la chroniqueuse Rokhaya Diallo, l'acteur Omar Sy, l'animatrice Alessandra Sublet, la réalisatrice Tonie Marshall, les artistes DJ Snake, Nekfeu, Hakim et Mustapha Amokrane (du groupe Zebda), la championne de boxe Aya Cissoko, l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo, l'universitaire Pascal Boniface, les sociologues Eric Fassin, Zahra Ali et Sylvie Tissot, l'humoriste Guillaume Meurice, ou encore la députée La France Insoumise Danièle Obono… Ils sont en tout, 90 personnes, et ont en commun notamment leur nationalité française, leur popularité dans leur pays et ailleurs et leur consensus autour de la tournure que sont en train de prendre les choses dans l'Hexagone, dans le traitement de la question de l'Islam et du respect de la communauté musulmane. Ces personnalités viennent d'ailleurs de signer une tribune, parue ce mardi dans Le Monde, intitulée « Jusqu'où laisserons-nous passer la haine des musulmans ? ». Le collectif en question a appelé dans son son plaidoyer, le président français Emmanuel Macron à condamner «l'agression» dont a été victime la femme voilée prise à partie par un élu RN alors qu'elle accompagnait une sortie scolaire au conseil régional de Bourgogne-Franche Comté. " L'image a fait le tour des réseaux sociaux : celle d'une femme réconfortant dans ses bras son propre fils, en pleine assemblée plénière du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, à Dijon, après son agression verbale par un élu d'extrême droite. Si l'image nous révolte tant, c'est parce que nous en sommes tous collectivement responsables", lancent les membres du collectif. "Disons-le d'emblée, comme l'a fait savoir, en pleine séance, la présidente du conseil régional : rien, ni dans le règlement ni dans la loi, ne justifiait que cette femme soit poussée vers la sortie de l'assemblée régionale. Elle avait tout à fait le droit d'y être, vêtue de son foulard. Cette scène, ces mots, ce comportement sont d'une violence et d'une haine inouïes. Mais par notre lâcheté, par nos renoncements, nous avons contribué, petit à petit, à les laisser passer, à les accepter". Les auteurs de la tribune en question déplorent également la réaction du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer qui «a certes condamné» mais «a tout de même affirmé ''le voile n'est pas souhaitable dans notre société''». «N'est-ce pas ici l'illustration même d'une stigmatisation assumée jusqu'au plus haut niveau?», questionne le collectif. Les signataires condamnent également les propos du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui a listé, après l'attentat à la préfecture de police de Paris, «la pratique régulière et ostentatoire de la prière.» La tribune poursuit et s'interroge : «Jusqu'à quand allons nous accepter que la laïcité, socle de notre République, soit instrumentalisée pour le compte d'une vision ségrégationniste, raciste, xénophobe, mortifère de notre société?» Pour rappel, Vendredi dernier à Dijon, l'élu du Rassemblement national Julien Odoul (extrême droite) a violemment pris à partie une femme voilée, qui accompagnait un groupe d'enfants venus assister à une séance du conseil régional.