En pleine campagnes électorales pour les législatives anticipées de ce dimanche en Espagne, le parti Vox n'a pas mâché ses mots s'agissant du Maroc, qu'il a accusé de «faire du chantage» au royaume ibérique. Le PP a lui aussi abordé le dossier des mineurs non accompagnés, majoritairement marocains. Le Maroc est présent dans les discours politiques des partis espagnols à l'approche des élections anticipées prévues ce dimanche. Jeudi, les responsables de Vox et du Parti populaire (PP) étaient à Ceuta où les deux formations politiques ont évoqué, sous des angles différents, les relations du pays ibérique avec le Maroc. «Si nous étions au gouvernement, j'exigerais du Maroc une reconnaissance claire, expresse et décisive de la souveraineté espagnole sur les deux villes autonomes», en l'occurrence Ceuta et Melilla, a déclaré Javier Ortega-Smith, secrétaire général de Vox, cité par l'agence Europa Press. Construire un mur de 15 à 20 mètres autour de Ceuta et Melilla Le numéro 2 du parti d'extrême droite a ajouté que si le Maroc ne le fait pas, sa formation politique veillerait à ce qu'aucun euro espagnol ne finisse dans les «caisses» du Maroc. Une allusion à l'aide espagnole et à sa gestion du fonds européen destiné à soutenir les efforts du Maroc en matière de migration. Dans son discours populiste visant le royaume devant les Espagnol de Ceuta, Javier Ortega-Smith a également critiqué les «grandes installations pour les policiers et l'armée marocaine» à la frontière, accusant Rabat de «menacer» Madrid et de lui «faire du chantage avec la pression migratoire». Le chef de file de Vox a également déterré sa demande de construire un mur séparant le Maroc à Ceuta et à Melilla. Il a ainsi abordé la «nécessité d'ériger un très haut mur de 15 ou 20 mètres, très résistant et très lisse» afin que «personne ne soit blessée en tentant de l'escalader». «Nous proposons de le peindre en vert avec des arbres pour donner une bonne image environnementale», a-t-il ajouté. «La sécurité et la liberté» en Espagne «sont en danger, en particulier pour Ceuta, Melilla, les côtes andalouses et la Catalogne», a-t-il conclu. Le dossier des mineurs non accompagnés De même, lundi à Séville, devant les portes du centre des mineurs étrangers non accompagnés (MENA), ouvert en juin dernier, le président de Vox Madrid, Rocío Monasterio a dénoncé une «situation insoutenable» avec cette catégorie de migrants, majoritairement marocains. Il a estimé qu'il s'agit d'un «problème sérieux» pour les quartiers des villes espagnoles. Une «récupération politique» qui, selon El Diario, n'a pas manqué d'irriter les habitants du quartier dans lequel se trouve ce centre. Vox n'est pas l'unique formation politique qui capitalise sur cette épineuse question entre le Maroc et l'Espagne pour caresser certains électeurs dans le sens du poil. Jeudi, des figures de proue du Parti populaire (PP) ont également fait le déplacement à Ceuta pour exposer leur programme politique. Le dossier des mineurs non accompagnés a largement été abordé, à en croire Ceuta Actualidad, qui rapporte que le sénateur aux Cortes Generales (Parlement espagnol) et élu pour Ceuta du PP, Guillermo Martínez Arcas a rappelé la position de son parti, selon laquelle le meilleur endroit pour ces mineurs «est dans leur environnement familial». Pour cette raison, la formation politique dit prôner un renforcement «des accords avec le Maroc afin que [ce retour] devienne une réalité tangible». Soutenant que les compétences en matière de mineurs non accompagnés à Ceuta «doivent être partagées» entre les autorités locales et l'Etat, Guillermo Martínez Arcas a rappelé que son parti «défend une immigration réglementée, légale et liée à l'emploi» et continue de «défendre les rejets à la frontière» et les refoulements des migrants vers le Maroc.