Le gouvernement du Royaume du Lesotho a dénoncé mercredi la publication «irrégulière d'une communication diplomatique confidentielle» par la diplomatie marocaine, en réaffirmant son soutien au Front Polisario. Le MAECI avait annoncé la semaine dernière le «gel» par le Lesotho de sa reconnaissance de la «RASD». Alors que le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) annonçait, la semaine dernière aux médias, que le Royaume du Lesotho avait «gelé sa reconnaissance de la RASD», l'Etat enclavé dans le territoire de l'Afrique du Sud vient de démentir la version marocaine. Dans un communiqué de presse, que Yabiladi a consulté ce mercredi soir, le gouvernement du Royaume du Lesotho a déclaré prendre «note de la récente inquiétude et de l'incertitude suscitées par la malheureuse publication irrégulière d'une communication diplomatique confidentielle d'Etat à Etat, entre le Lesotho et le Royaume du Maroc». Lesotho réaffirme son «attachement» à ses relations avec la «RASD» Le ministère des Affaires étrangères et des relations internationales du Lesotho a, depuis lors, communiqué à ses homologues marocains la «profonde désapprobation du gouvernement à l'égard de cette conduite peu diplomatique». Le communiqué ajoute que le gouvernement du Lesotho et sa diplomatie ont «exprimé au Maroc et à la RASD le soutien continu et inconditionnel au retrait total du Maroc des territoires sahraouis qu'il occupe actuellement». Le communiqué appelle enfin, au grand dam du Maroc, au «respect de l'autodétermination et de l'intégrité territoriale de la RASD et de ses habitants». Ce communiqué fait suite à une note adressée, mardi, par le Lesotho au Front Polisario pour le rassurer quant aux informations parues depuis vendredi. Un texte dans lequel le gouvernement du Lesotho a réitéré son «soutien à la République arabe sahraouie démocratique (RASD)» et y souligne son «attachement aux relations et à la coopération bilatérales qui se sont si heureusement maintenues entre les deux pays frères». «Le Royaume du Lesotho et la RASD continueront d'œuvrer au renforcement de leurs relations dans l'intérêt mutuel de leurs peuples et de leurs pays», poursuit la note. Que dit la note adressée au Maroc par le Lesotho ? Une source proche du dossier a toutefois exprimé, auprès de Yabiladi, son incompréhension face à la volte-face du Lesotho. «Une note a été adressée le 4 octobre dernier par le Lesotho à la diplomatie marocaine où ce pays africain annonce sa décision», ajoute notre source. Le Lesotho «décide de suspendre toutes les déclarations et les décisions relatives au statut du Sahara occidental en attendant le résultat du processus politique de l'ONU», indique le document adressé la semaine dernière au Maroc et consulté par Yabiladi. Quant à la question de confidentialité, évoquée par le communiqué du Lesotho, notre source nous explique que cette «note, une fois reçue par le Maroc, devient un document officiel». «La note évoquant le processus de l'ONU et la position du Lesotho étant relative à cette question lors des réunions régionales et internationales, le document a sans doute été aussi envoyé à l'ONU et l'Union africaine», nous explique-t-elle. Comment expliquer dès lors ces deux positions contradictoires exprimées par le royaume du Lesotho ? Cela ne remet-il pas en question la crédibilité de la parole officielle de Maseru ? Il semble que les pressions du parrain sud-africain aient joué un rôle dans cette volte-face. Pretoria garde en effet une infuence politique considérable au sein des pays de l'Afrique australe, d'autant plus encore sur le petit royaume enclavé au sein de son territoire. Pour rappel, vendredi 4 octobre 2019, les services de Nasser Bourita avaient indiqué à la presse que le royaume du Lesotho a décidé de suspendre sa reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Le texte affirmait aussi que cet Etat s'engage à «soutenir activement le processus politique mené par les Nations unies» et observer, désormais, sur cette question «une neutralité positive dans toutes les réunions sous-régionales, régionales et internationales». Article modifié le 2019/10/10 à 15h47