La députée PJD qui avait été au coeur d'une polémique suite à la diffusion de sa photo tête nue devant le Moulin Rouge à Paris, a plaidé pour l'ouverture d'un débat au sein du parti islamiste sur les libertés individuelles. Les polémiques visant les femmes au sein du PJD auront au moins servi à ouvrir le débat en son sein. Ainsi, Amina Maelainin qui avait été visée par plusieurs attaques au sein de son camp suite à la publication d'une photo d'elle tête nue devant le Moulin Rouge à Paris, a invité son parti à ouvrir un «débat calme et encadré» sur les libertés individuelles. Un appel lancé, hier soir, alors que l'affaire de la journaliste Hajar Raissouni fait la une de l'actualité au Maroc. La députée exhorte ses «frères» et «sœurs» à examiner le sujet «loin des accusations toutes faites et des faibles arguments, tels que cela est contraire à la loi islamique, encourage la débauche au sein de la société ou s'éloigne du référentiel du parti», a-t-elle écrit dans un article intitulé : «Le débat des lois et la protection des libertés individuelles et la vie privée». Mme Maelainin affirme que l'arrestation de Hajar Raissouni «est une occasion de reprendre la discussion publique sur de nombreuses dispositions du code pénal marocain, considérées comme le point de départ à la violation de la vie privée des individus et la restriction de leurs libertés». La députée de Casablanca est persuadée que ce sont-là les derniers vestiges des contradictions entre le «bloc moderniste» et le «bloc conservateur». Maelainin rappelle l'adaptation du PJD Anticipant une levée de boucliers au sein du PJD, Amina Maelainin a rappelé à ses futurs détracteurs les concessions faites par les dirigeants de son parti une fois au gouvernement. «Ils ont abandonné ce qu'ils considéraient comme fondements et principes. Ainsi au fil des années, ils ont acquis la certitude du bien fondé de leur souplesse et leurs révisions. C'était mieux que les convulsions ayant accompagné le Plan d'intégration de la femme dans le développement (sous le gouvernement Youssoufi I).» Amina Maelainin La députée et membre de la Commission de la législation et de la justice et des droits de l'Homme a également salué la «souplesse» des islamistes «lorsqu'ils ont accepté d'amender la loi sur l'avortement et commencent à s'ouvrir sur les demandes portant sur l'abolition de la peine de mort», et ce juste après le message du roi Mohammed VI aux participants à la 2e édition du Forum mondial des droits de l'Homme organisé à Marrakech en 2014. Un message, a-t-elle rappelé, qui avait été lu par l'ancien ministre de la Justice Mustapha Ramid. Cet appel d'Amina Maelainin destiné à son parti intervient quelques heures après l'annonce par le CNDH de son intention de présenter «des recommandations relatives à la protection des libertés individuelles».