Au Maroc, près de 20 000 familles vivent de l'exploitation des fossiles, indique le journal espagnol El Mundo. Cette activité génèrerait environ 50 millions de dollars, mais la quasi-totalité des bénéfices ne profite pas au Maroc. «Aucune loi ne spécifie ce qui peut être retiré. Une fois l'Atlas traversé, la majorité de la population tente de vivre avec ce dont elle dispose, en l'occurrence avec des fossiles. En Espagne, le patrimoine est beaucoup mieux conservé», explique le géologue espagnol Juan Avilés. En 2013, Juan Avilés a investi ses économies dans l'achat de fossiles dans le sud du Maroc. Sur son site web, il vend désormais les dents d'un dinosaure théropode de la période du Crétacé supérieur au prix de 257 dollars, ou encore des griffes de Spinosaurus pour 7 000 dollars. Il indique compter 650 clients fixes, principalement des collectionneurs nord-américains, et enregistrer en moyenne un chiffre d'affaires allant de 6 000 à 12 000 euros par mois. «Les prix varient en fonction de la rareté de l'espèce, de la complétude du fossile, de l'émail dentaire préservé, des cassures, de la couleur... Toutes les pièces que je vends sont accompagnées d'un certificat d'authenticité. Il faut faire attention, car le Maroc est le pays où il existe le plus de contrefaçons de fossiles, en particulier de trilobites», dit-il à El Mundo. «Même sur Ebay, on trouve des fossiles du Maroc en vente à des prix très bas, tels que des mâchoires d'enchodus (des dinosaures marins) pour cinq euros», dit de son côté Juan Carlos Gutiérrez-Marco, paléontologue au Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC). Pour rappel, dans l'est du royaume, notamment à Erfoud, des pièces paléontologiques sont extraites, vendues et exportées de façon informelle, grâce à une filière bien huilée qui joue sur l'absence de législation claire. La chaîne de ce marché illégal comprend des grossistes locaux qui distribuent à des bazaristes marocains.