Au lendemain du départ de Faïçal Mekouar, celui avec lequel le président de la CGEM depuis mai 2018 avait formé un tandem pour devenir le patron des patrons, Salaheddine Mezouar a rompu ce jeudi le silence quant aux démissions qui secouent la confédération, n'écartant pas la possibilité de voir le nombre de démissionnaires augmenter. Dans ce qui ressemble à une communication de crise, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar a organisé ce jeudi une conférence de presse pour s'exprimer sur la vague de démissions secouant l'organisation patronale. «Ma responsabilité en tant que président est de faire en sorte que ça marche et que ça fonctionne», a déclaré celui qui a été élu patron des patrons en mai 2018 pour succéder à Meryem Bensalah Cheqroun. Rappelant avoir fait des audits «organisationnels, de procédures et financier», Salaheddine Mezouar a expliqué que son intention n'est pas de «nuire à qui que ce soit». «J'observe les uns et les autres et je fais en sorte de les aider à évoluer et à s'adapter», a-t-il ajouté. Le président de la CGEM s'est défendu de faire «quelque chose qui allait contre la prérogative ou les responsabilités de X ou Y», reconnaissant ne pas être «un président qui délègue complétement». Il est ensuite passé au vif du sujet, exprimant ainsi son étonnement des «propos qui ont été utilisés et la violence des conclusions qui sont tirées sans prendre l'effort de discuter, d'écouter et d'échanger» autour des départs au sein du patronat. «Le sujet qui m'a énormément ému personnellement est le cas du vice-président général avec lequel j'ai travaillé en toute confiance. Je me suis interdit de faire quoi que ce soit sans qu'il ne soit au courant et consulté. J'ai tout fait pour qu'il ait le même titre que moi, voire plus que moi et qu'il soit le plus visible possible.» Salaheddine Mezouar Pour Mezouar, sa présidence de la CGEM serait visée Le patron des patrons a évoqué à cet égard la «manière inélégante» de ce départ. «Il y avait de la franchise entre nous. Rien ne justifie une telle décision», a-t-il confié à propos de son désormais ex-bras droit. «Juste après, il y a une machine qui s'est mise en branle, de quoi se poser des questions», a-t-il dénoncé. L'ancien ministre et ex-leader du RNI a aussi insinué qu'il y aura probablement d'autres vagues de démissions au sein du patronat. «Je sais que pendant que nous sommes réunis aujourd'hui, il y a des réunions qui se font ici et là», a-t-il lâché devant les journalistes, laissant entendre que la CGEM serait visée. «La CGEM continuera sa vie. J'ai été élu par 80% des membres et je continuerai à assumer mes responsabilités sans défaillance jusqu'à la fin de mon mandat», a-t-il fait savoir, avant d'affirmer ne pas être né «de la dernière pluie». «Je ne permettrai à personne de faire mal à cette organisation pendant que je la préside et je continuerai avec tous ceux qui tiennent et s'accrochent à cette organisation», a-t-il conclu. Mercredi, le vice-président de la CGEM, Faïçal Mekouar, plus d'un an et demi après avoir été choisi comme tandem de Mezouar pour la présidence du patronat, a annoncé sa démission. Un départ qui coincide aussi avec celui de Fadel Agoumi, désormais ex-directeur général délégué, Hammad Kassal qui présidait la Commission des délais de paiement ou encore Ahmed Rahhou, jusque-là vice-président en charge de la «compétitivité et l'environnement des affaires». La sortie de Salaheddine Mezouar intervient alors que certains critiquent son bilan à la tête de l'association réunissant les patrons marocains, mettant en lien ces démissions et son mode de gestion ; aucun des démissionnaires n'a cependant expliqué les vraies raisons de leur départ.