Dans une annonce qui a irrité la direction du Front Polisario, la Côte d'Ivoire inaugure ce mercredi son consulat honoraire à Laâyoune. Une décision qui fait suite à toute une série de décisions prises par un pays n'ayant jamais reconnu la «RASD». La Côte d'Ivoire inaugure ce mercredi après-midi un consulat honoraire dans la ville de Laâyoune. Selon une invitation partagée sur les réseaux sociaux, Mohamed Imam Maelainin a été désigné en tant que consul honoraire de Côte d'Ivoire dans la plus importante ville des provinces du Sud. Le nouveau consulat sera situé dans la villa Maelainin, au Lotissement Abidine Sakia Park à Laâyoune. Contactée par Yabiladi, un haut responsable à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Rabat nous a confirmé l'information. «Monsieur l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Côte d'Ivoire au Maroc (S.E. Idrissa Traoré, ndlr) est en mission actuellement à Laâyoune à cet effet», nous confie-t-il ce mercredi. «Ce consulat va couvrir la ville de Dakhla et toute la région Sud du Royaume du Maroc et assurera sa mission comme tout consulat honoraire», ajoute notre interlocuteur. Mais à la veille de cette inauguration qui laisse sans voix les dirigeants du Front Polisario, les médias sahraouis ont pris le relai depuis Tindouf. Hier, Futuro-Sahara a relayé l'invitation adressée par ce nouveau consulat honoraire pour son inauguration. Le média appelle à prendre des «mesures au niveau de l'Union africaine pour obliger [la Côte d'Ivoire] à respecter le statut exceptionnel de la région du Sahara occidental». Sans s'attarder sur le silence du mouvement de Brahim Ghali, le média relaye la réaction d'un bloggeur sahraoui sur les réseaux sociaux. «Si le contenu de ce document est correct, la décision prise par la République de Côte d'Ivoire d'ouvrir un consulat à Laayoune constitue une violation manifeste des règles du droit international et un obstacle à la paix», fustige-t-il. «La République de Côte d'Ivoire est devenue ainsi une partie de ce différend parce que sa décision est considérée comme un acte d'agression contre les droits du peuple du Sahara occidental», s'indigne-t-il encore. Maroc-Côte d'Ivoire, plusieurs décisions en faveur de la marocanité du Sahara Le nouveau consulat honoraire de la Côte d'Ivoire à Laâyoune est une décision en faveur du royaume venant s'ajouter à plusieurs positions exprimées par la «Terre d'Eburnie» en faveur de la marocanité du Sahara. En mars dernier, la Côte d'Ivoire a été parmi les pays ayant répondu présents à la Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'UA au processus onusien sur le différend du Sahara occidental organisée à Marrakech. En octobre 2017, la Côte d'Ivoire n'avait pas adressé d'invitation au Polisario pour prendre part, comme à l'accoutumée, au Sommet UA-UE de novembre à Abidjan. «Nous ne reconnaissons pas cet Etat et en avons informé le président de la Commission africaine. Nous finançons cette rencontre et y convions qui nous voulons», avait alors confié un officiel ivoirien. Il aura fallu un forcing du président de la Commission africaine, Moussa Faki et de la Haute représentante de la politique extérieure et la sécurité de l'Union Européenne, Federica Mogherini, pour assurer la participation des séparatistes sahraouis. Le pays d'Alassane Ouattara, n'ayant jamais reconnu la «RASD», a été aussi parmi les signataires d'une motion adressée, lundi 18 juillet 2016, par 28 pays membres de l'Union africaine à la présidence de celle-ci pour «suspendre la RASD des activités de l'UA et de tous ses organes».