Le Maroc ne compte pas s'arrêter au stade de la reconnaissance du gouvernement intérimaire de Juan Guaido au Venezuela. Nasser Bourita a annoncé hier que la présence au royaume de l'opposition au régime Maduro sera renforcée. Le ministre colombien des Affaires étrangères a effectué, hier, une visite au Maroc, la première du genre à un pays africain depuis sa nomination à ce poste en août 2018. Carlos Holmes Trujillo a eu un entretien avec son homologue marocain. Traditionnellement, les relations entre Bogota et Rabat sont bonnes. Après avoir mis un terme en 2000 à sa reconnaissance de la "RASD", la Colombie a depuis une position plutôt proche de celle du Maroc sur la question du Sahara occidental, défendant une «solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable», comme avait indiquait le ministère dans un communiqué publié en avril 2018. Le Venezuela est un autre sujet où le royaume et le Colombie sont sur la même longueur d'onde. «Nous avons une totale convergence de vues avec la Colombie sur la situation au Venezuela», rapporte l'agence EFE qui cite des déclarations de Nasser Bourita lors d'un point de presse animé avec Trujillo. L'émissaire de Guaido aura une présence plus régulière Le chef de la diplomatie marocaine a précisé que les événements que connait ce pays d'Amérique latine étaient au menu des discussions avec son homologue colombien. Bourita a exprimé son appui aux rôles «politique et humain» que joue Bogota dans la crise vénézuélienne. Le Maroc et la Colombie ont reconnu le leader de l'opposition, Juan Guaido, comme président légitime du Venezuela. Lors de la conférence de presse, Nasser Bourita a révélé qu'il a eu, le mercredi 19 juin, une nouvelle conversation téléphonique avec Juan Guaido. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a annoncé qu'il y aura «une meilleure présence» du gouvernement intérimaire vénézuélien au royaume. L'émissaire de Guaido au Maroc, José Ignacio Guédez, que le chef de la diplomatie a d'ailleurs rencontré, aura «une présence plus régulière à Rabat», a déclaré Nasser Bourita. Et d'ajouter que «le Maroc suit de très près l'évolution de la situation au Venezuela et maintient des contacts réguliers, tout en dialoguant avec ceux qui portent les aspirations légitimes du peuple vénézuélien à la démocratie». Le 29 janvier, le Maroc a officiellement noué le contact avec Guaido à l'occasion d'une conversation téléphonique entre Bourita et le président par intérim. «Le gouvernement Guaido a pour priorité d'établir les relations avec le Maroc, eu égard aux dénominateurs communs et à l'Histoire partagée entre les deux pays», indiquait le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale dans un communiqué. Le Venezuela «a l'intention de reconsidérer sa reconnaissance de la RASD sous le gouvernement du président par intérim Juan Guaido», avait promis dans une déclaration à la MAP Manuel Avendano, conseiller aux Affaires étrangères de l'Assemblée nationale vénézuélienne (Parlement), unique organe contrôlé par l'opposition au régime de Nicolás Maduro.