Le comité de soutien au rappeur Mouad Belghouat, alias «Lhaqed» (ou «L7a9d») se mobilise pour sa libération. Une conférence de presse a été organisée ce mercredi 21 décembre au siège de l'AMDH, à la veille de son procès. Sa famille, ses défenseurs et sympathisants appellent à sa «libération immédiate». Le rappeur Lhaqed est «un prisonnier d'opinion». Telle est la conviction des membres de son comité de soutien, réaffirmée ce mercredi au siège de l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH) à Rabat. A la veille du procès de cet artiste-activiste du Mouvement du 20 février, Khadija Ryadi, l'industriel Karim Tazi, des proches du rappeur ainsi que des militants du M20 ont convié la presse pour dénoncer l'incarcération de Lhaqed. «Mouad est en prison parce qu'il est activiste du Mouvement du 20 février. Son arrestation est une atteinte à la déclaration des droits humains» s'insurge Khadija Ryadi, présidente de l'AMDH. Le comité de soutien au rappeur appelle donc à sa «libération immédiate» et dénonce les conditions de détention du jeune musicien arrêté le 9 septembre dernier dans son quartier d'Oulfa, dans la capitale économique. «Contrairement aux autres détenus, Mouad n'a pas droit d'accès aux livres, à la télévision… Sa famille est victime de harcèlement à chaque visite en prison», rapporte Khadija Ryadi, dans une déclaration à Yabiladi.com, à l'issue de la conférence de presse. Les soutiens au rappeur ne manquent pas aussi de rappeler «les différentes violations des procédures des lois ayant conduit à son arrestation». Arrestation arbitraire ? Le 9 septembre, Lhaqed, connu pour la virulence de ses chansons à l'endroit des autorités, se présente à la police pour porter plainte contre un anti-M20 qu'il accusait de harcèlement suite à un accrochage. Mais, on lui répond de laisser ses coordonnées et de repasser le lendemain. Il retourne, comme prévu à la police pour se voir notifier, à sa grande surprise, une plainte déposée par l'autre belligérant, avant d'être placé en détention. Son comité de soutien, en plus de condamner la procédure, avance qu'il n'y a «pas d'arrestation pour ce genre d'affaires, mais [plutôt] des poursuites en liberté provisoire». Lhaqed est donc «un prisonnier d'opinion» scandent-ils encore une fois. Ce jeudi, jour d'ouverture du procès du jeune rappeur, une manifestation est prévue devant le siège du tribunal d'Ain Sebaâ. Même Al Adl wal Ihsane, qui s'est retiré du M20 se dit toujours avec le prisonnier Lhaqed.