Hier le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani a rencontré à Genève son homologue tunisien, Youssef Chahed. Une réunion qui intervient quatre jours après l'élection de la Tunisie par l'Assemblée générale de l'ONU, nouveau membre non-permanent au Conseil de sécurité pour un mandat de deux années, du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2021. Le Maroc a-t-il du souci à se faire sur le dossier du Sahara occidental, alors même que les relations avec la Tunisie ont pris du plomb dans l'aile ces dernières années ? Bien avant les soubresauts politiques entre les deux pays suite à la décision de la CAF de rejouer en terrain neutre le match retour ayant opposé l'Espérance au WAC de Casablanca, le froid entre Rabat et Tunis remonte à la défaite de Moncef Marzouki aux présidentielles de décembre 2014 face à Béji Caïd Essebsi. Avec Youssef Chahed, propulsé le 1er juin à la tête du nouveau parti «Tahya Tounes» (Vive la Tunisie) et probable prochain chef d'Etat, la brouille pourrait se prolonger de quelques années supplémentaires. En effet, sans renier la proximité avec Alger, scellée par Essebsi, Chahed s'est beaucoup rapproché ces deux dernières années avec les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite. Signe qui ne trompe pas, alors que le Maroc n'a pas encore félicité officiellement la Tunisie pour son élection en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a félicité en personne son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui, hier à New York. Outre la Tunisie, quatre nouveaux membres siègeront à partir du 1er janvier 2020 au Conseil de sécurité : le Niger, l'Estonie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et le Vietnam. En juin 2017, Youssef Chahed avait effectué une visite officielle au Maroc mais sans qu'il ne soit reçu par le roi Mohammed VI.