Victime des erreurs d'arbitrage lors du match aller de la Ligue des Champions d'Afrique, les Rouges se sont inclinés vendredi soir face à l'Espérance Tunis, sur décision de l'arbitre central, le Gambien Bakary Gassama après un but refusé et une VAR défaillante. Un dossier examiné la semaine prochaine lors d'une réunion d'un comité d'urgence de la CAF. Une crise historique s'invite en finale de Ligue des Champions d'Afrique. Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad a décidé vendredi soir de constituer un comité exécutif d'urgence qui se penchera, mardi 4 juin, sur les «issues réglementaires à réserver à la rencontre entre le Wydad de Casablanca et l'Espérance de Tunis». Un communiqué de presse de la CAF publié dans la nuit de vendredi à samedi explique que cette saisine intervient «suite aux événements survenus lors du match comptant pour la finale retour de la Ligue des champions», vendredi soir au Stade Radès, à Tunis. Alors que les Rouges ont terminé la première mi-temps en mauvaise posture, après le but marqué par le Tunisien Mohamed Youcef Belaïli à la 41e minute, les Casablancais réussissent à égaliser grâce à Walid El Karti à la 65e minute de jeu. Un but qui sera refusé par l'arbitre central, le Gambien Bakary Gassama pour un hors-jeu. Les joueurs du Wydad contestent et demandent alors à l'arbitre de recourir à l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Révélation de la soirée : la VAR ne fonctionnait pas. Match suspendu à une VAR... défectueuse La requête n'ayant pu aboutir, les joueurs du Wydad refusent de reprendre le match. La situation obligera les présidents des deux clubs à se rendre sur la pelouse en compagnie du président de la CAF, Ahmad Ahmad, pour tenter de faire revenir les joueurs wydadis sur leur décision. Le match, interrompu pendant plusieurs longues minutes est finalement arrêté sur décision de l'arbitre, permettant à l'Espérance de Tunis d'être déclaré Champions d'Afrique, après moins d'une heure de jeu. Interrogé hier par nos confrères du Matin et Médi1 TV, le président du WAC, Said Naciri a confié que l'équipe de la VAR a déclaré que «la séquence (du but du Wydad, ndlr) a été supprimée, sachant que toutes les chaînes du monde ont filmé ce but». «Nous nous adresserons aux institutions et je tiens pour responsable la CAF et à sa tête son président», déclare-t-il. «Nous ferons appel à toutes les procédures légales pour rétablir notre droit, car il ne s'agit pas d'une humiliation du Wydad mais du football africain. Nous sommes en 2019 et si nous évoquons la justice sociale alors nous évoquons aussi le droit à un arbitrage juste.» Said Naciri Le Wydad conteste un «massacre arbitral» «Nous avons accepté le refus d'un but valable à l'aller, en affirmant que nous allons nous rattraper lors du match retour, (…) mais nos joueurs ont une autre opinion et nous allons saisir les institutions», ajoute-t-il, fustigeant «l'injustice de la CAF» et critiquant une «volonté cachée» de nuire aux Rouges, «à l'aller et au match retour». «Nous ne pouvons pas nous taire», insiste-t-il. Ce samedi, le président du Wydad de Casablanca persiste et signe, annonçant l'intention du club de saisir la Fédération internationale de Football et le tribunal arbitral du sport (TAS) à propos du «massacre arbitral». «Il est interdit par les réglementations en vigueur de démarrer un match alors que la VAR ne fonctionne pas, a-t-il insisté. Le Wydad a déjà déposé plainte auprès de la CAF pour le match aller l'ayant opposé à l'Espérance, pointant du doigt des «fautes d'arbitrage», dont son but refusé suite à un recours à la VAR. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a elle aussi exprimé son mécontentement concernant l'arbitrage auprès de l'instance continentale. Cette dernière a d'ailleurs annoncé mardi la suspension pour six mois de l'arbitre égyptien Jihad Gricha en raison de son rendement médiocre lors de la finale-aller de la Ligue des Champions d'Afrique. Une sanction qui n'aura pas suffit pour apaiser les tensions et encore moins éviter les aléas de l'arbitrage durant le match retour. Agressions des supporters wydadis Ces événements interviennent alors que le public wydadi, ayant fait le déplacement à Tunis, a fait l'objet de menaces et d'agressions de la part des supporters de l'Espérance, au point que des mesures de sécurité ont été mises en place par le Wydad, par l'ambassade du Maroc à Tunis et les autorités tunisiennes pour protéger les joueurs et les supporters des Rouges. Malgré cela, un autocar transportant des supporteurs wydadis, arrivés vendredi matin à Tunis a été la cible de jets de pierres alors que quatre supporteurs ont été violemment agressés à leur sortie d'hôtel à Gammarth (banlieue de Tunis), avant hier.