Condamné à cinq ans de prison ferme parmi le groupe de militants du Hirak du Rif ayant comparu en première instance et en appel au tribunal de Casablanca, le directeur du site local Rif24, Mohamed El Asrihi, est en grève de la faim et de l'eau depuis plus de dix jours. Dans une publication sur sa page Facebook, sa sœur Aouatif a rapporté, mercredi, que l'état de santé du journaliste se détériorait. Selon elle, il souffre d'une hypoglycémie (0,5 g/L), accompagnée de saignements de nez, de difficultés à parler et d'incapacité à marcher. A lendemain de la confirmation en appel des peines d'une quarantaine de militants, dont Nasser Zefzafi, les détenus ont entamé une grève de la faim pour protester contre ce verdict ainsi que leurs conditions de détention à la prison centrale de Casablanca. Ils ont ensuite été transférés dans plusieurs établissements pénitentiaires dans les différentes régions du nord du Maroc, Mohamed El Asrihi ayant été admis à la prison de Tanger 2, où il ne se déplace qu'en fauteuil roulant, comme le décrit sa sœur. Celle-ci exprime par ailleurs sa colère de voir que les détenus du Hirak du Rif et leurs familles «ont été abandonnés par tous», «dans le silence et l'inaction de la société» face à leur situation ainsi qu'aux revendications sociales qu'ils ont portées. Dans ce sens, Aouatif El Asrihi indique également que son frère n'a commis de «crime» que celui de couvrir et de transmettre en temps réel les contestations sociales dans le Rif, depuis 2016, à travers le site qu'il gérait. Elle rapporte que le journaliste a appelé ses proches pour «faire ses adieux» et appeler, dans «un dernier cri», à une participation massive à la marche de soutien aux détenus, prévue dimanche à Rabat.