Ce mardi, Mohamed Ben Salmane Ben Abdelaziz a accordé une audience au chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, porteur d'un message royal. Au vue des longs mois de relations tendues entre Rabat et Ryad, il pourrait signifier un premier pas pour le réchauffement des liens entre le Maroc et son allié historique. Ce mardi, le prince héritier Mohamed Ben Salmane Ben Abdelaziz a reçu le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita qui lui a remis un message du roi Mohammed VI. Selon l'agence officielle MAP, le message royal porte sur «la coopération entre les deux Royaumes et les derniers développements sur la scène régionale». Ce déplacement survient suite à celui du chef de la diplomatie marocaine au Koweït. Mardi, Nasser Bourita a été reçu par le prince héritier Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah a qui le ministre marocain «a transmis un message écrit du Roi Mohammed VI», indique le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. D'ailleurs, les deux pays ont tenu ce mardi la 9e session de la Commission mixte maroco-koweïtienne sous la co-présidence du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale et du vice-Premier ministre et ministre koweïtien des Affaires étrangères, Cheikh Sabah Khaled Al Hamad Al Sabah. Le message royal adressé au prince héritier de l'Arabie saoudite serait signe d'un apaisement entre Rabat et Ryad. Les relations bilatérales entre les deux pays s'étant particulièrement dégradées ces derniers mois. Une crise profonde entre deux alliés Le dernier épisode a eu lieu la semaine dernière, lorsque le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a déclaré, en marge d'un point de presse conjoint avec son homologue jordanien, que la coordination entre le Maroc d'une part, et l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis d'une autre, «devrait se faire dans les deux sens». «Elle ne doit pas être à la carte, elle doit couvrir toutes les questions importantes au Moyen Orient comme en Afrique du Nord, à l'instar de la crise libyenne», a-t-il martelé. Une déclaration qui se rapporte directement à la politique étrangère des deux pays du Golfe en Libye et en Mauritanie. Vingt-quatre heures après les reproches de Nasser Bourita à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, le chef de la diplomatie saoudienne est revenu à la charge. Depuis Tunis, qui accueillait une réunion du conseil exécutif de la Ligue arabe, Ibrahim al-Assaf a rappelé que son pays «veille à coordonner les positions avec les Etats arabes frères afin d'influencer positivement les causes du monde arabe sur la scène internationale et contribuer dans l'unification des visions et positions arabes à l'égard des problèmes et développements affectant les intérêts arabes». L'occasion d'affirmer aussi que l'Arabie saoudite «appuie l'accord de Skhirat» conclu entre les factions libyennes. Les signaux de mésentente s'étaient multipliés l'année dernière. L'on se rappelle de la sortie médiatique de Nasser Bourita sur la chaîne qatarie Al Jazeera pour parler de la situation au Yémen et évoquer le retrait marocain, le reportage de la chaîne saoudienne Al Arabiya sur le Sahara occidental, l'incident de l'ambassadeur du Maroc à Ryad, ou encore la tournée maghrébine de décembre du prince héritier de l'Arabie saoudite sans se rendre au Maroc.