De longues files devant les guichets, des heures d'attente pour ne pas être reçu, une carte de séjour à peine renouvelée, déjà expirée. Renouveler son titre de séjour en France s'apparente de plus en plus à une épreuve que l'Etat semble compliquer davantage chaque année. Il est courant en France de voir des immigrés passer la nuit devant la préfecture. Pourtant, ils ne sont pas en sit-in, et ont bien un domicile. La raison de leur présence ? Être en avance pour renouveler leur titre de séjour, ou même parfois, pour une formalité beaucoup plus légère, qui prendrait ordinairement quelques minutes au plus. Pour accéder au guichet, il faut se lever très tôt. On comprend donc que certains choisissent carrément de dormir sur place. A des moments de forte affluence, arriver à 4 heures du matin pour faire la queue, c'est paradoxalement, souvent trop tard. «Les gens font la queue dès deux heures du matin, parfois avec des bébés, c'est insupportable», témoigne Elise Fontaine, de l'Association de solidarité avec tous les immigrés (ASTI), au quotidien français Libération. Pourquoi un tel engorgement ? La publication a énuméré, les principales raisons qui expliquent une telle saturation. La première d'entre elles, est due au fait que les guichets de certaines administrations se montrent de moins en moins disponibles. En Gironde par exemple, le guichet d'accueil des étrangers est désormais fermé le vendredi. Le site internet de la préfecture annone même que cette situation durera jusqu'à la fin de l'année. Cette restriction vise à permettre au personnel de la préfecture «de traiter au mieux les dossiers déjà déposés». Pour ne rien arranger, les rendez-vous ne s'obtiennent que par téléphone, mais le standard n'est ouvert que deux heures par semaines, selon un autre témoignage. Cela peut donc prendre des mois pour obtenir un rendez-vous, encore faut-il avoir la personne qui l'accorde. Il faut ajouter à tout ceci le fait que certaines administrations se fixent un quota de personnes à recevoir par jour. À Caen, on reçoit une quarantaine par jour. Au-delà, il faut revenir le lendemain. En plus d'une disponibilité réduite de l'administration, il se trouve que ces agents versent parfois dans l'excès de zèle, lorsqu'ils ne manquent pas de courtoisie. Certains demandent des pièces qui s'avèrent finalement inutiles, et les informations varient souvent d'un guichet à l'autre. Il n'est donc pas rare de se faire refouler à cause d'une incompréhension. Les longues files d'attentes s'expliquent également par le fait que de nombreuses personnes doivent continuellement renouveler leur récépissé. Il peut s'écouler plusieurs mois entre le dépôt du dossier et la délivrance du titre de séjour. En attendant, le récépissé qui est remis par l'administration doit être renouvelé tous les trois mois. «Au final, certains reçoivent la carte juste avant qu'elle soit périmée !», déplore Stéphane Maugendre, du Groupe d'information et de soutien des immigrés.