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Des artistes opposés au concert d'Enrico Macias à Casablanca s'expriment
Publié dans Yabiladi le 14 - 02 - 2019

Prévu ce soir au Mégarama de Casablanca, le concert d'Enrico Macias est contesté par Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) au Maroc. Il l'est également par des artistes nationaux, qui alertent sur une approche de blanchiment des actions de l'armée israélienne par le biais de la culture.
Défiant les opposants à la tenue de son concert, Enrico Macias s'est dit déterminé à se produire ce soir au Mégarama de Casablanca. Face à lui, les acteurs associatifs et culturels appelant au boycott de l'évènement ne baissent pas les bras. Ils se mobilisent pour tenir un sit-in, ce jeudi sur les lieux, à partir de 19 heures. Depuis janvier et à travers le Moroccan Academic and Cultural Bdoycott of Israel (MACBI), membre de BDS Maroc, des militants rejoints par des artistes alertent en effet sur la venue d'un chanteur qui exprime ouvertement son soutien à l'armée israélienne et surtout à Magav, la police aux frontières israélienne, connue pour son extrême violence.
Prévu à partir de 19 heures, le rassemblement est organisé à l'appel de BDS Maroc, de l'Observatoire marocain contre la normalisation et du Groupe national de travail pour la Palestine, entre autres. La tribune du MACBI contre la tenue du concert a quant à elle été signée par plusieurs chercheurs, intellectuels, artistes, et d'autres associations.
Un apartheid blanchi par la culture
L'écrivain et dramaturge Ahmed Massaia dénonce une «hypocrisie» de la part d'Enrico Macias, qu'il explique à Yabiladi : «Le problème est qu'il a un double visage. Dans les médias étrangers, on l'entend soutenir franchement l'occupation de la Palestine, tout en défendant l'armée israélienne contre les Palestiniens. Mais lorsqu'il est de l'autre côté, il montre un visage contraire à ses idées.»
Pour celui qui a été directeur de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC) à Rabat, le chanteur français d'origine algérienne adopte une double posture «mercantile et antinomique à chaque fois», à travers laquelle «il veut récolter le beurre et l'argent du beurre»
Art-washing apartheid : Un concert d'Enrico Macias à Casablanca contesté
C'est pour cette raison que la cinéaste Farida Belyazid fait partie du MACBI, à travers lequel elle veut alerter sur la situation quotidienne à Gaza et globalement en Palestine, occultée par une promotion culturelle d'Israël. Figure historique de la production dans le septième art marocain, l'artiste tangéroise décrit «des conditions de vie scandaleuses».
«En occultant le soutien d'Enrico Macias à l'armée israélienne à travers l'organisation de ce concert, on fait comme si ces crimes n'existaient pas ; n'oublions pas que c'est un ami de Netanyahu qui pratique une politique d'apartheid», souligne-t-elle. Pour elle, «au-delà des religions et des appartenances, ces massacres sont humainement inacceptables et ce chanteur n'est pas le bienvenu du Maroc».
«Nous n'étions peut-être pas alertés sur les précédentes venues d'Enrico Macias au Maroc, mais aujourd'hui et grâce à ce mouvement mondial de boycott culturel et académique, c'est le moment d'agir et d'être vigilants. Gaza est une prison à ciel ouvert, des générations de Palestiniens sont persécutées, des enfants sont mutilés, c'est insupportable et injustifiable.»
Farida Belyazid, cinéaste et productrice
Réalisateur et secrétaire général de la Chambre nationale des producteurs de films, Driss Chouika souligne auprès de Yabiladi que «ce genre de concerts tend à embellir l'image d'un chanteur, mais il faut rappeler à tout le monde que la cause qu'il soutient est inhumaine». Le cinéaste se dit «contre le soutien franc et déclaré d'Enrico Macias à la garde-frontière israélienne et à Israël en tant qu'Etat raciste», dont «l'armée sanguinaire tue quotidiennement des Palestiniens qui ne font que défendre leurs droits».
Enrico Macias et William Goldnadel tirent à boulets rouges sur les opposants au concert de Casablanca
Sensibiliser les acteurs culturels marocains
En somme, Farida Belyazid exprime son opposition à «une espèce de normalisation qui s'opère à travers des artistes pareils soutenant l'armée israélienne», ajoutant que les acteurs de la scène culturelle marocaine «en sont de plus en plus conscients».
En effet, cette prise de conscience n'est pas récente au Maroc, comme nous l'explique Driss Chouika. Celui-ci rappelle que le pays «fait partie de ceux qui soutiennent le plus activement la culture palestinienne, notamment à travers les ciné-clubs, depuis les années 1970», par le biais de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc dont le réalisateur a fait partie, et qui a «régulièrement organisé des semaines itinérantes de cinéma palestinien».
«Cette dynamique a perdu de son activité, mais plusieurs cinéastes veulent la faire revivre actuellement, avec l'aide de l'ambassade de Palestine pour organiser des Semaines du film palestinien dans plusieurs villes du Maroc, d'ici à la fin de l'année», nous confie Driss Chouika, soutenant que «le cinéma et la culture en général sont de puissants moyens de communication pour sensibiliser sur la cause palestinienne, et les Israéliens le savent très bien».
«C'est pour cela que le mouvement BDS est créé et qu'il s'élargit dans plusieurs pays à travers le monde, notamment au Maroc où il a mon plein soutien», ajoute encore Driss Chouika, espérant qu'«à travers le MACBI, ce mouvement se développe davantage dans le pays pour inclure le plus grand nombre de chercheurs, d'artistes et d'acteurs culturels».
Article modifié le 2019/02/14 à 22h44


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