En Espagne, l'expérience du gouvernement socialiste semble vivre ses dernières semaines. Minoritaire, l'exécutif Sanchez ne peut continuer au pouvoir. Le retour de droite au pouvoir reste prévisible, constituant une aubaine pour Vox, la formation politique peu favorable aux intérêts du Maroc. Arrivé au pouvoir, en juin dernier, grâce à une coalition hétéroclite, Pedro Sanchez est sur le point de le quitter à cause d'une autre majorité également composite. L'Espagne s'achemine ainsi vers des élections législatives anticipées, probablement en avril. Ce mercredi 13 février, les députés de la droite classique du Parti Populaire, du Ciudadanos (centre-droit) et bizarrement des indépendantistes catalans (ERC et PDeCAT) se sont ligués pour rejeter le projet de la Loi finances 2019 élaboré par l'exécutif socialiste. Une issue prévisible, notamment après le refus du gouvernement de céder aux revendications des représentants des formations catalanes. Pourtant, Sanchez a réussi, il y a huit mois, son coup de motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy grâce en effet aux voix des Catalans. Comme en Andalousie, Vox en passe de déterminer l'identité du prochain chef du gouvernement Le très probable retour aux urnes pourrait apporter un changement de locataire du palais de la Moncloa même si les socialistes arriveraient premiers. La reproduction du même scénario des élections de décembre dernier en Andalousie reste envisageable, cette fois, au niveau de toute l'Espagne. Une aubaine pour Vox, parti d'extrême droite et qui est en plein confiance, d'entrer pour la première fois à la Chambre basse et assurer au PP ou à Ciudadanos de présider le prochain gouvernement. Tous les indicateurs insistent sur le rôle déterminant de ce parti pour assurer à la droite, classique ou de centre-droit, de remporter les législatives anticipées. D'ailleurs, un sondage publié ce mercredi par COPE, la voix de l'église, donne justement la victoire à la coalition de droite avec 51,2% des voix, dont 8,9% pour le parti de Santiago Abascal, contre seulement 39,5% au bloc PSOE-Podemos. Sans doute, ce changement qui se dessine au sein de l'échiquier politique en Espagne est suivi de très près par le Maroc. Surtout avec un Vox qui est loin d'être favorable aux intérêts de Rabat et ce, sur de nombreux dossiers, tels l'immigration, les mineurs marocains non-accompagnés et Ceuta et Melilla. Comme en Andalousie, le parti d'extrême droite a entre ses mains la clé permettant au PP ou à Ciudadanos de succéder à Pedro Sanchez au palais de la Moncloa. Et contrairement à Podemos, Vox ne menace pas uniquement le Maroc mais également les femmes et le système des autonomies en Espagne mis en place depuis quatre décennies.