Montré au dernier Festival international documentaire (FIFADOC) qui vient de se clôturer à Biarritz, le deuxième documentaire de la cinéaste et écrivaine Bouchera Azzouz a été positivement accueilli. Intitulé «On nous appelait beurrettes», il raconte l'histoire de quatre filles d'origine maghrébine, dont Bouchera Azzouz, qui film au plus près le parcours de la première génération de femmes d'origine maghrébine, nées en France après la guerre d'Algérie. Telle une continuité de son premier documentaire «Nos mères, nos daronnes», co-réalisé avec Marion Stalens, ce film donne la parole aux femmes dans une ambiance intimiste. En effet, l'opus est conçu comme «une main tendue vers les deux côtés qui faisaient pression sur ces filles», à travers lequel la réalisatrice franco-marocaine porte un message selon lequel cette génération «a compris qu'il fallait à la fois faire évoluer la société, mais aussi nos familles». En 52 minutes, un grand pan de l'histoire de l'immigration en France au féminin est montré à travers des images inédites de cités. Bouchera Azzouz l'explique ainsi à RFI : «On n'a pas suffisamment exploré la première génération postcoloniale née en France et qui a écrit cette première page après la colonisation et s'est confrontée à la fois à une société qui était réticente – on peut dire raciste – et des familles qui ne voulaient pas forcément s'intégrer, mais qui venaient pour travailler.» Entre mars et avril prochain, le film sera diffusé sur France 2 en rapportant «une expérience de vie, une analyse empirique, intime, personnelle qui peut peut-être aider d'autres jeunes qui sont encore confrontés aujourd'hui à un sentiment d'exclusion, de discrimination, de racisme», explique encore Bouchera Azzouz.