Nouvel épisode dans le clash opposant le PJD au RNI, pourtant faisant partie de la même coalition gouvernementale depuis 2013, autour de la colère des commerçants de proximité. Cette fois, Mustapha Ramid adresse une lettre ouverte à Aziz Akhannouch suite à la sortie médiatique du parton de la Colombe pour répondre à Saadeddine El Othmani, le weekend dernier. La crise qui secoue depuis le weekend dernier la coalition gouvernementale sur fond d'échange d'accusation entre le PJD et le RNI se poursuit. Lundi soir, après la publication, par le Rassemblement national des indépendants, d'un communiqué de presse critiquant la sortie médiatique de Saadeddine El Othmani, voilà que Mustapha Ramid, ministre d'Etat PJDiste chargé des droits de l'Homme en remet une couche. Dans une «lettre ouverte» publiée sur sa page Facebook, l'ancien ministre de la Justice et des libertés s'est adressé directement à Aziz Akhannouch, président du parti de la Colombe, lui rappelant les «règles évidentes de tout travail gouvernemental et la responsabilité de toutes les entités du gouvernement». Pour Ramid, le RNI viole le principe de la reddition des comptes «Il est inacceptable que votre parti attribue aux gouvernements, précédent et actuel, les problèmes et difficultés résultant de la gestion collective des politiques publiques, avec une formule qui laisse à croire que vous n'êtes pas responsable, sachant que votre parti a participé et participe aux deux gouvernements», rappelle Mustapha Ramid. L'occasion de souligner que le différend entre le gouvernement et les commerçants relève d'un secteur géré par le RNI. «Si le gouvernement est solidairement responsable, il s'avère que le parti qui gère les secteurs de l'économie, de la finance, de l'industrie et du commerce l'est encore plus», écrit-il. Tirs d'amis entre El Othmani et Akhannouch sur la grève des commerçants Mustapha Ramid estime que «si les RNIstes insistent sur le fait qu'ils ne sont pas responsables de la gestion des secteurs précités, alors ils violent un principe fondamental de la démocratie, qui a été adopté par la constitution marocaine, à savoir la reddition des comptes». «Si vous n'êtes pas responsables de la gestion de vos ministres, qui l'est lors de présentations des comptes lors des périodes électorales ? Si vous n'êtes pas responsables des points négatifs de la gestion et vous dites que c'est le chef du gouvernement qui a approuvé la Loi de finances, accepteriez-vous d'attribuer également au chef du gouvernement la responsabilité des bonnes réalisations ?» Mustapha Ramid Pour la Colombe, le gouvernement doit assumer son «entière responsabilité» Le ministre chargé des droits de l'Homme persiste et signe, affirmant que l'adoption de la facturation électronique est une «recommandation» faite par le ministre RNIste, présentée par ses soins au Parlement et amendée par la majorité à la Chambre des représentants. «Tel est le discours de clarté et de franchise que vous avez dit vouloir adopter contrairement au fait d'approuver collectivement un projet de loi au sein du gouvernement, puis au Parlement à travers la majorité pour le rejeter plus tard, et qui reste contraire aux axiomes de la démocratie et à la responsabilité commune du gouvernement», conclut Mustapha Ramid. Ce weekend, le RNI a rejeté à nouveau la responsabilité de la grève des commerçants sur le chef du gouvernement et son parti. Dimanche, lors d'une session ordinaire du conseil national de son parti, Aziz Akhannouch, président du RNI et ministre de l'Agriculture, a rappelé que le chef du gouvernement «supervise l'élaboration du projet de loi de finances et le valide avant de le déposer au Parlement». Facturation électronique : Les commerçants marocains ne décolèrent pas Le patron de la Colombe a également précisé que le PJD préside la Commission des finances chargée d'«examiner le projet et l'adopte avant son vote au Parlement», ajoutant que les ministres du RNI «agissent sous la responsabilité du chef du gouvernement». «Dans le différend avec les commerçants, nous ne renvoyons la balle dans le camp d'aucun parti politique, mais demandons au gouvernement d'assumer son entière responsabilité», a-t-il ajouté.