Réagissant une nouvelle fois au procès des détenus du Hirak en première instance de Casablanca, Amnesty International considère que les militants ont été «privés de leur droit à un procès équitable». Dans une note d'information publiée ce lundi, l'ONG fait état de «flagrantes erreurs judiciaires» au cours de ce procès dont le verdict a été rendu le 26 juin dernier. Après s'être entretenue avec six avocats du Hirak et les familles des détenus, tout en analysant les chefs d'inculpation, les arguments du procureur, les procès-verbaux de chaque militant ainsi que les contenus médiatiques dans la presse nationale liés au dossier, Amnesty International considère que «le gouvernement marocain a utilisé des informations juridiques erronées dans le but de punir et faire taire des manifestants ayant revendiqué la justice sociale, afin de faire taire d'autres personnes». Un point de vue qui rejoint justement celui des avocats de la défense, exprimé en juillet dernier. Heba Morayef, directrice d'Amnesty dans la région MENA, rappelle dans ce sens que «les autorités marocaines doivent veiller à ce que le procès en appel ne débouche pas sur une autre mascarade sur fond d'allégations de torture et autres violations au principe du procès équitable». En juin dernier, 53 militant, dont Nasser Zefzafi, ont été condamnés de 1 à 20 ans de prison ferme en plus d'amendes.