Dans une note d'information datée du 27 juin, Amnesty International déclare que les décisions de justice rendues à Casablanca la veille et concernant 53 manifestants du Hirak «doivent être annulées en raison de l'iniquité des procès». Directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient pour l'ONGi, Heba Morayef estime que «ces condamnations sont ternies par le caractère extrêmement inique des procès». «Nasser Zefzafi, ainsi que les personnes déclarées coupables et emprisonnées pour avoir manifesté pacifiquement en faveur de la justice sociale ou avoir relayé les manifestations sur les réseaux sociaux, n'auraient jamais dû comparaître devant la justice. Nasser Zefzafi doit être libéré et sa condamnation doit être annulée.» Heba Motayef, Amnesty International L'organisation souligne par ailleurs ses préoccupations quant à la nature des preuves fournies sur la base d'aveux, «car les détenus affirment avoir subi des actes de torture et des mauvais traitements aux mains de la police durant les interrogatoires». Elle estime ainsi que les éléments du dossier «extorqués sous la contrainte auraient dû être exclus des procédures judiciaires». La note d'information rappelle que «plusieurs accusés ont affirmé au tribunal que leurs aveux avaient été arrachés sous la torture». Aussi, «le 16 juin, Rabii Al Ablak, qui poursuit sa grève de la faim, a appelé sa mère pour lui dire adieu, expliquant qu'il était prêt à mourir en raison de l'iniquité de son procès. Le lendemain, l'administration pénitentiaire a publié une déclaration niant que Rabii Al Ablak poursuivait sa grève de la faim», précise la même source. A quelques heures du verdict concernant Hamid El Mahdaoui, Amnesty International conclut que le jugement rendu le 26 juin a confirmé que l'affaire concernant le journaliste avait été séparée de celle des 53 autres accusés.