Dans une note d'information rendue publique jeudi, l'Agence américaine de coopération en matière de sécurité de défense indique que le Département d'Etat américain a autorisé un contrat de vente de 162 chars Abrams pour le Maroc. Ce dernier doit encore attendre l'approbation du Congrès américain. Le Maroc pourrait acquérir des Etats-Unis des tanks de type Abrams et d'autres équipements militaires pour une valeur de 11,95 milliards de dirhams (1,259 milliard de dollars). C'est ce qu'a indiqué jeudi l'Agence américaine de coopération en matière de sécurité de défense (Defense Security Cooperation Agency, DSCA). Il s'agit d'un contrat consécutif à la visite aux Etats-Unis, en août dernier, du général Mohamed Laamiri, commandant de l'escadron blindé des Forces armées royales, rapportent nos confrères du Desk. La note d'information de la DSCA précise que le Département d'Etat américain a approuvé la décision d'approuver la vente éventuelle, en attendant que le Congrès américain valide à son tour ce contrat. «Améliorer la sécurité et la capacité d'un allié majeur de l'OTAN» Sur son site, la DSCA précise que «le contractant principal sera General Dynamics Land Systems à Sterling Heights, dans le Michigan». «Les travaux de remise à neuf seront effectués au dépôt d'armée d'Anniston, en Alabama, et au Joint Systems Manufacturing Center de Lima, en Ohio», poursuit cette agence américaine. Il s'agit d'un contrat qui entre dans le cadre du programme Excess Defence Article (EDA). Il s'agit, entre autres, de «chars Abrams [de la gamme] M1A1 (version de base), de chars Abrams de type M1A2M ou appartenant à la version M1A1 US Marine Corps version». La transaction comprendra aussi des mitrailleuses et des «systèmes radioélectriques au sol et aéroportés à canal unique (SINCGARS)». «Cette vente proposée appuiera les objectifs des Etats-Unis en matière de politique étrangère et de sécurité nationale en améliorant la sécurité et la capacité d'un allié majeur de l'OTAN. La vente proposée de ce matériel et de ce soutien ne modifiera pas l'équilibre militaire de base dans la région.» Communiqué de la DSCA L'agence américaine indique aussi qu'en cas d'approbation par le Congrès américain, l'accord «contribuera à la modernisation du parc de chars marocains, en renforçant sa capacité à faire face aux menaces actuelles et futures». «Ces chars contribueront à l'objectif du Maroc d'actualiser ses capacités militaires tout en renforçant l'interopérabilité avec les Etats-Unis et d'autres alliés», poursuit-on de même source. Le Maroc, plus important acheteur d'armes américaines en Afrique Le contrat énonce également que «55 représentants du gouvernement des Etats-Unis et 13 représentants des entrepreneurs» pourraient effectuer des «voyages annuels au Maroc» pour une période pouvant aller jusqu'à cinq ans afin de «gérer la mise en service et la formation du programme». «La vente proposée n'aura aucun impact négatif sur l'état de préparation de la défense américaine», précise l'agence. Excess Defence Articles (EDA) est un programme qui transfère l'équipement excédentaire de défense aux gouvernements étrangers ou aux organisations internationales pour un coût réduit. C'est dans le cadre de ce même programme que le Maroc a reçu, en septembre 2017, près de 162 chars Abrams. Une opération qui fait partie d'un accord mené par l'EDA dans le but d'accorder au Maroc plus de «115 millions de dollars américains en équipement américain dont les Etats-Unis n'ont plus besoin», indiquait un article paru sur le média Al-Monitor. Le royaume serait même le «plus important acheteur d'armes américaines en Afrique» et a «démontré à maintes reprises sa capacité à utiliser et à entretenir du matériel américain avancé», comme l'avait souligné le général de la Marine américaine, Thomas Waldhauser chargé de commandement pour l'Afrique, devant le Congrès américain en mars 2018. Mis en place depuis 1961, le but principal de l'EDA est de «soutenir les alliés des Etats-Unis dans leurs efforts de modernisation». Pour le Maroc, l'objectif est d'aider le pays à lutter contre le terrorisme et de faire face à d'autres défis régionaux.