cour d'appel de Paris a ordonné, jeudi 15 novembre, la mise en liberté sous contrôle judiciaire de Tariq Ramadan, incarcéré depuis sa mise en examen, le 2 février, pour des viols qu'il conteste, a annoncé Emmanuel Marsigny, son avocat, relayé par Le Monde. La libération du théologien suisse d'origine égyptienne est soumise au versement d'une caution de 300 000 euros, a précisé Me Marsigny. Tariq Ramadan, qui doit remettre son passeport suisse, a interdiction de quitter le territoire, d'entrer en contact avec les plaignantes et certains témoins, d'après une source judiciaire. Il devra également pointer une fois par semaine au commissariat. Plus tôt dans la journée, Tariq Ramadan avait réaffirmé avec force son innocence. «J'irais fuir où ? Alors que tout va vers mon innocence. (…) Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence», a-t-il déclaré depuis son box. «Je viens de passer dix mois en prison, je suis innocent, je le paye de ma santé, je ne peux plus marcher normalement», a insisté l'islamologue de 56 ans, atteint d'une sclérose en plaques. Pendant une vingtaine de minutes, il s'est exprimé avec fougue, lors de l'audience qui a duré une heure trente, pour tenter de convaincre la chambre de l'instruction de lui octroyer une mise en liberté – sa quatrième demande. Celle-ci avait été rejetée la semaine dernière par les juges, qui craignaient notamment des «risques de pression» sur les deux femmes dont les plaintes ont lancé l'affaire à l'automne 2017 et débouché sur la double mise en examen de l'islamologue le 2 février dernier.