La taxe intérieure de consommation sur les boissons sucrées va augmenter de 50%, à laquelle s'ajoute une TVA de 7%. La commission des Finances et du développement économique à la Chambre des représentants vient de voter un amendement relatif à une augmentation de 50% de taxe intérieure de consommation (TIC) sur les boissons sucrées, indique L'Economiste. Cette hausse viserait les produits dont la concentration en sucre est supérieure à 5 grammes par 100 millilitres, précise le quotidien, auxquels s'ajoutera une TVA de 7%. L'objectif est de faire prendre conscience, autant du côté du consommateur que de l'industriel, des risques d'une alimentation trop sucrée pour la santé. Jusqu'à présent, le Maroc finance à coups d'argent public le sucre dans le soda et autres biscuits et confiseries, à rebrousse-poil des autres pays. Il y a quelques mois encore, la subvention sur le sucre n'était toujours pas visée par le processus de décompensation qui a déjà impacté les carburants en 2014. Le but était d'opérer une décompensation progressive qui débuterait dès 2018 pour aboutir à une suppression définitive en 2020. Face à la levée de boucliers des industriels du secteur agroalimentaire, le sujet avait été remis au placard. Taxer les produits sucrés pour en réduire la consommation L'amendement voté par la commission parlementaire s'avère donc plus nécessaire que jamais, dans un pays où le taux de prévalence du diabète au sein de la population adulte est de 12,4%, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Cette pathologie est la cause de plus de 12 000 décès par an et est à l'origine de 32 000 décès additionnels, attribuables aux complications dues au niveau élevé de glucose dans le sang», souligne l'agence onusienne. En 2016 déjà, l'OMS avait appelé les gouvernements à taxer les boissons sucrées afin de combattre l'obésité dans le monde. L'institution onusienne rappelait qu'un adulte sur trois est en surpoids et estimait que la taxation pouvait réduire la consommation de ces produits. D'après ses calculs, une augmentation de 20% des prix de ces boissons entraînerait une réduction de la consommation de 20%, quand une augmentation de 50% la réduirait de moitié. A titre d'exemple, l'OMS avait évoqué le cas du Mexique, qui avait imposé en 2014 une taxe sur les boissons sucrées, provoquant une hausse de 10% de leur prix. Leur consommation en avait été réduite de 6 %. «Si les gouvernements imposent une taxe sur des produits comme les boissons sucrées, ils peuvent réduire les souffrances et sauver des vies», avait affirmé Douglas Bettcher, directeur du département «Prévention des maladies non transmissibles» au sein de l'OMS. Au Maroc, le message semble désormais être passé.