Le Marocain Ahmed Risouni, ex-président du Mouvement unicité et réforme (proche PJD) a été élu ce mercredi à Istanbul, à la tête de l'Union mondiale des érudits musulmans. Il succède ainsi à l'Egyptien Yusuf al-Qaradawi, mais fait d'ores et déjà l'objet de critiques auprès des médias du Golfe. Les érudits musulmans ont choisi, ce mercredi à Istanbul, l'ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR) pour succéder à Yusuf al-Qaradawi. Ahmed Rissouni devient ainsi le nouveau président de l'Union mondiale des érudits musulmans (UMEM) avec plus de 93% des voix exprimées lors de la 5e Conférence générale de l'UMEM, organisée depuis samedi dernier en Turquie, sous le thème «Réforme et réconciliation». Le Marocain devient donc la deuxième personnalité à occuper ce poste, après que son prédécesseur y a passé près de 14 ans. L'Union mondiale des érudits musulmans est une institution islamique qui réunit plus de 90 000 érudits du monde entier appartenant à divers courants, en particulier sunnites, chiites et ibadites. Ahmed Rissouni a occupé plusieurs postes au Maroc, notamment au sein de Ligue de l'avenir islamique dès 1994, jusqu'à sa fusion avec le Mouvement pour la réforme et le renouveau. Une union qui a permis de donner naissance au Mouvement unicité et réforme en août 1996. L'érudit marocain a ainsi dirigé de 1996 jusqu'à 2003 ce nouveau mouvement, considéré comme le bras idéologique du Parti de la justice et du développement (PJD). Rissouni a également été premier président de l'Association des érudits sunnites, puis vice-président de l'Union mondiale des érudits musulmans depuis le 7 décembre 2013. Rissouni critiqué par des médias du Golfe Bien que l'UMEM soit réputée proche du Qatar et de la Turquie, ce groupement est interdit par quatre pays arabes (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte) et figure sur la liste des organisations terroristes. Les quatre pays l'accusent de «promouvoir le terrorisme en exploitant le discours islamique et de s'en servir comme couverture pour faciliter diverses activités terroristes». Son nouveau président n'a pas échappé à la critique des médias du Golfe, y compris bien avant son élection. Des médias pour la plupart saoudiens et émiratis. D'ailleurs, le journal Al Bayan, appartenant au gouvernement de l'Etat de Dubaï, a considéré en début de semaine qu'en «nommant ce membre des Frères musulmans à la tête de l'UMEM, le Qatar tente de renouveller les activités de cette entité après le déclin de Yusuf al-Qaradawi». «D'autant que les positions de ce dernier, appelant à attiser les conflits et les guerres dans les pays arabes et islamiques, ont été démasquées», commente le média. Al Bayan ajoute que, «compte tenu des déclarations de Rissouni, il s'avère que le Qatar ne fera pas marche arrière sur son soutien au terrorisme et aux activités subversives à l'encontre des Emirats arabes unis, de l'Arabie saoudite, de l'Egypte et de Bahreïn». «Rissouni a toujours critiqué ces pays pour plaire au Qatar», conclut-il. De son côté, le média électronique Al Khaleej a affirmé que «la nomination de Rissouni à la tête de l'Union mondiale des érudits musulmans comporte de nombreuses significations, qui vont au-delà du transfert de pouvoir dans cette organisation». Le média évoque «un renouvellement et une reprise des activités de cette entité», qu'il qualifie de «terroriste».