Faisant feu de tout bois, Hamid Chabat vient d'accuser, dans une nouvelle vidéo, le PJD de financer l'organisation de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Il s'avère que la stratégie d'attaque du chef de l'Istiqlal souffre d'approximations. Le soutien religieux est devenu financier, et la confrérie des Frères musulmans se confond avec EIIL. Explication. Hamid Chabat reprend ses attaques contre la direction du PJD. Cette fois, il accuse, ouvertement, les «frères» de Benkirane de financer le terrorisme de l'Etat islamique en Irak et au Levant. Le patron de l'Istiqlal a repris à son compte des informations relayées par des médias arabes suite à la publication par le Département américain d'Etat d'une liste de 131 personnes soupçonnés d'apporter un soutien à EEIL, dont six Marocains. Or il est précisé que pour les six Marocains, le soutien est uniquement religieux et non financier. Parmi eux : Mohamed Yatim, député à la Chambre des représentants, Ahmed Raissouni, l'ancien président du Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD et Abdelabari Zemzemi. Néanmoins, le très controversé prédicateur connu pour ses polémiques «fatwas», n'est officiellement pas un membre du parti de la Lampe. En 2007 à 2011, il était député sous les couleurs du parti de la Renaissance et la vertu. «Le PJD est un danger» Bien entendu, Chabat a mis les Marocains dans le même panier avec les autres bailleurs de fonds de l'Etat islamique, mettant en garde contre les conséquences d'une infiltration du PJD dans les appareils sécuritaire et administratif du royaume. Et de citer pour preuve les nominations d'islamistes aux postes de responsabilité au sein des ministères dirigés par les partisans de la Lampe. Jouant les Cassandres, le secrétaire général de l'Istiqlal a estimé que si le PJD poursuivrait sa stratégie de renforcement de ses bases, notamment «avec l'aide de l'argent du peuple, il serait un danger». Sans toutefois précisé pour qui ? Chabat a ensuite enchainé en s'interrogeant sur les raisons qui poussent les islamistes marocains cités dans le document américain à garder le silence. «A l'exception du démenti de Zemzemi qui s'est dit hostile à Al Qaida, on n'a entendu aucune réaction émanant ni de Yatim ni de Raissouni», s'est-il inquiété. Pour appuyer son accusation, le maire de Fès a fait l'amalgame entre les Frères musulmans et l'Etat islamique. Il est ainsi revenu sur les informations diffusées par des médias marocains faisant état des chances d'Ahmed Raissouni d'accéder à la présidence de l'Union mondiale des oulémas des musulmans, une entité qui réunit des religieux sunnites proches du Qatar et des Frères musulmans. Par capilarité, Chabat souhaite distiller sa certitude sur la proximité du PJD et l'EIIL.