Lors d'une visite effectuée par les jeunes de son parti à son domicile, Abdelilah Benkirane critique à nouveau le courant des ministres au sein du PJD, le RNI, ainsi que Hakim Benchamach. L'ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), revient à la charge pour critiquer le courant des ministres au sein de sa formation politique. Dimanche, lors d'un meeting organisé dans sa maison, Abdelilah Benkirane a appelé les jeunes de son parti à ne pas se lancer dans une quête pour les postes, contrairement à certains membres du parti de la Lampe. «Nous sommes menacés et certaines personnes commencent à profiter de leurs positions. Ils disent que tout va bien et se défendent alors que certains d'entre eux exercent une sorte d'intimidation au sein du parti», a-t-il confié aux membres du Comité national de la Jeunesse, de la Justice et du développement (JDD). «Il faut résister à ce genre de comportements et nous ne devons pas rester silencieux à propos de ce sujet», enchaîne-t-il. L'ancien secrétaire général du parti de la Lampe estime que le PJD ne «permettra pas que cela se répande» et que cette «intimidation» qu'il qualifie de «baltaja» reste «limitée». «Si nous l'autorisons, nous atteindrons la situation dans laquelle se trouve certains partis politique aujourd'hui», prévient-il. Abdelilah Benkirane a invité les jeunes de son parti à «ne pas se taire». «Je me tais afin de ne pas perturber le parcours du parti, mais il me semble que ce silence a atteint sa limite. Je ne voulais pas vous rencontrer, mais vous ne devez pas vous taire. Soyez des éléments actifs pour le parti et pour la société.» Abdelilah Benkirane L'occasion aussi de ne pas tarir d'éloges sur le parti de la Lampe qu'il qualifie de «cadeau de Dieu pour le Maroc, car il s'agit de personnes avec de bonnes intentions». Le PAM et le RNI n'échappent pas aux critiques Dans son discours long d'une soixantaine de minutes, Benkirane ne manque pas d'évoquer le blocage de la formation d'un nouveau gouvernement au lendemain des élections législatives d'octobre 2016. Il a expliqué qu'il attendait qu'Aziz Akhannouch soit élu à la tête du Rassemblement national des indépendants (RNI), parce qu'il savait que «le roi voulait que des membres du parti de la Colombe soient au gouvernement». L'ancien chef du gouvernement a aussi commenté les propos tenus par Rachid Talbi Alami, il y a quelques semaines devant les membres de la jeunesse de la Colombe. Des propos ayant créé la polémique au sein de la majorité gouvernementale. «Il est profondément immoral et n'a pas honte puisque ce n'est pas le parti qui veut détruire le pays, mais plutôt la corruption qui est en train de détruire le Maroc», lance-t-il. Pour Abdelilah Benkirane, la réponse du PJD aux propos du membre du comité exécutif du RNI devait «être plus forte». «Soit nous le négligeons, comme nous l'avons fait avec certains, soit nous lui répondons. Mais parler puis revenir en arrière afin de plaire à Saâdeddine El Othmani m'a déplu», poursuit-il. Celui-ci considère que le PJD ne devait pas se taire, même si cela aurait risqué de provoquer la chute du gouvernement ou aurait mené à des élections anticipées. Même le Parti de l'authenticité et de la modernité et son nouveau secrétaire général n'ont pas échappé aux attaques de Benkirane. Ce dernier a commenté une récente déclaration attribuée à Hakim Benchemmach, dans laquelle celui-ci aurait affirmé avoir «acheté sa villa par l'argent offert par le roi». «C'est une honte et un manque de respect», fustige-t-il en affirmant que «le nom du roi, commandeur des croyants, doit rester en dehors» de ce genre de déclarations.