Un incident, classé comme «grave» dans l'aéronautique a eu lieu début août, à l'aéroport Mohamed V de Casablanca. Passé sous silence dans la presse, c'est Saïd, un passionné d'aéronautique et membre de la communauté Yabiladi.com, qui a rappelé les faits sur notre forum. Saïd nous livre les détails de l'incident. Tribune. Le 8 août, à 8h30, heure locale, une catastrophe aérienne majeure a été évitée sur l'aéroport Mohammed V de Casablanca. L'Aviation Herald, site spécialisé en aéronautique, a révélé l'affaire le 16 septembre. Le vol Air France 1896, en provenance de Paris par Roissy Charles de Gaulle, avait l'autorisation de se poser sur la piste 35 L. Or, pour une raison inconnue, il s'est posé sur la piste 35 R qui est fermée en raison de son mauvais état. Un avion de la RAM AT 276 s'apprêtait, à ce moment là, à traverser cette piste. Si l'avion de la RAM avait effectivement traversé la piste, le Maroc et la France auraient été endeuillés avec un bilan lourd, très lourd. Un tel incident est classé «grave» dans l'aéronautique. Le pilote d'Air France a même été suspendu et dans les mois qui suivent le BEA devrait rendre public son rapport d'enquête. L'autorité de l'aviation civile au Maroc a ouvert une enquête. Selon de nombreux pilotes professionnels, le commandant de bord du vol Air France est responsable de cette confusion de pistes d'autant qu'il aurait demandé un atterrissage à vue en approchant de l'aéroport. Toutefois, ces mêmes professionnels signalent d'autres incidents rencontrés sur l'aéroport Mohammed V. Par exemple, la procédure standard lors de la fermeture d'une piste est de fixer au sol des points de croix lumineux visibles de très loin pour permettre aux pilotes de repérer rapidement la piste fermée et éloigner tout risque de confusion. Ce n'était pas le cas à l'aéroport de Casablanca, le 8 août et le plan de l'aéroport atteste de la proximité des deux pistes. Autre point reproché par les pilotes, l'aéroport de Casablanca n'émet pas de bulletin ATIS. Il s'agit d'une information phonique qui donne de précieuses informations aux pilotes à l'approche d'un aéroport. C'est ce que reproche le pilote de l'avion à la minute 3.40 dans cette vidéo d'approche à Casablanca. Un incident similaire s'était déjà produit le 1er mars 2009, sur ce même aéroport, impliquant un avion de Jetairfly. Une règle de sécurité prévaut dans l'aviation : si une erreur peut se produire, elle se produira. L'erreur s'est déjà produite 2 fois au moins à Casablanca. Pour rappel, une erreur dans le choix des pistes avait fait plus 583 morts à Ténérife (Iles Canaries) le 27 mars 1977. Un Boeing 747 de KLM a percuté au décollage, un autre Boeing 757 de la Panamerican qui roulait sur la même piste. Même incident en décembre 2010 Le 22 décembre 2010, un Boeing 737 de la Royal Air Maroc (RAM), en provenance de Yaoundé, a effectué un atterrissage à vue à l'aéroport de Casablanca. Au lieu d'atterrir sur la piste 17L, il s'est posé sur la piste taxiway (voie de circulation dans laquelle les avions attendent avant de décoller) qui était inoccupée à ce moment là. La RAM avait alors fait plusieurs recommandations à l'ONDA, suite à l'incident. En vain manifestement, puisque le même incident s'est renouvelé le 8 août 2011. L'autorité de l'aviation civile au Maroc avait déjà ouvert une enquête.