Au terme de la visite à Rabat d'Ismaïl Ould Cheikh, du 20 et 21 septembre, un vent d'optimisme parait souffler sur les relations maroco-mauritaniennes. Il n'est pas sans rappeler les espoirs qu'avait suscités la conversation téléphonique, du 27 décembre 2016, entre les deux chefs d'Etats et le déplacement de l'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, à Zouerate. Les signaux convergent vers l'amorce d'une nouvelle ère dans les relations maroco-mauritaniennes. La visite d'Ismaïl Ould Cheikh semble en effet avoir créé les conditions d'une nouvelle dynamique. A peine 24h après ses entretiens avec les présidents des deux Chambres du Parlement, le chef du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, voilà que la publication en ligne Anbaa annonce déjà un déplacement de Nasser Bourita à Nouakchott. Le chef de la diplomatie s'était, en effet, rendu en décembre 2016 à Zouerate en tant que ministre délégué. Il avait accompagné l'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui était porteur d'un message du roi Mohammed VI au président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. A l'époque, Rabat cherchait à éteindre le feu déclenché par les déclarations intempestives de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie». Un vent d'optimisme ? Visiblement, les deux voisins sont décidés à mettre en sourdine les conflits passés et se tourner vers l'avenir. Ainsi, ont-ils annoncé la réactivation de la Haute commission mixte, en rade depuis la tenue de la 7e session en Mauritanie en avril 2013. A cela s'ajoute l'opérationnalisation du mécanisme de coordination politique, gelé également depuis cinq ans. Ce vent d'optimisme qui parait souffler sur les relations entre les deux pays n'est pourtant pas un fait nouveau. Déjà en novembre 2014, l'ancien ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, alors en visite officielle en Mauritanie, avait annoncé à la presse que les deux parties préparaient la 8e réunion de la Haute commission mixte. Depuis, sous le poids des graves divergences politiques entre les deux Etats, le rendez-vous a été complètement oublié. Nasser Bourita, alors numéro 2 de la diplomatie, avait fait la même annonce, et ce, au terme de sa réunion du 28 décembre 2016 à Zouerate avec l'ancien ministre des Affaires étrangères, Isselkou Ould Ahmed Izid Bih. La conversation téléphonique du 27 décembre 2016 entre le roi Mohammed VI et le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait également suscité de l'espoir. Un espoir vite oublié. Article modifié le 22/09/2018 à 13h12