Le chef de la diplomatie mauritanienne est attendu à Rabat. Depuis sa nomination, Ismaïl Ould Cheikh a initié une ouverture en direction du Maroc, marquant ainsi une rupture avec la politique suivie par son prédécesseur. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères effectue, les 20 et 21 septembre, sa première visite officielle au Maroc. Elle «s'inscrit dans le cadre de la consolidation de la coopération entre les deux pays frères», indique le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Ce déplacement sera «l'occasion pour la coordination et la concertation sur des questions d'intérêt commun dans un contexte régional exceptionnel, tout particulièrement en Libye», ajoute la même source. C'est, d'ailleurs, la deuxième fois en l'espace de quelques jours que le Maroc insiste sur la situation en Libye. Le 10 septembre le cabinet royal avait mentionné le chaos dans le pays maghrébin dans le communiqué publié au terme de la visite du roi aux Emirats arabes unis. La page des tensions est-elle tournée ? Depuis sa nomination le 10 juin à la tête de la diplomatie du voisin du sud, Ismaïl Ould Cheikh a entrepris une ouverture sur le royaume. Il a d'ailleurs reçu à deux reprises l'ambassadeur marocain, Hamid Chabar. Leur dernière réunion remonte au vendredi 14 septembre. Sans oublier qu'il a assisté à la cérémonie organisée par l'ambassade du royaume à l'occasion de la fête du Trône. La dernière visite d'un ministre mauritanien des Affaires étrangères date au 24 juin 2016. Isselkou Ould Ahmed Izidbih s'était rendu à Rabat porteur d'une invitation du président Mohamed Ould Abdel Aziz au roi Mohammed VI. L'invitation à prendre part au sommet de la Ligue arabe organisée en juillet de la même année à Nouakchott n'avait pu être adressée directement au souverain. Le ministre mauritanien n'avait pu rencontrer «que» son homologue de l'époque, Salaheddine Mezouar. Ismaïl Ould Cheikh aura-t-il plus de chance que son prédécesseur ? Une audience royale représenterait un signal fort adressé à la Mauritanie. Elle matérialiserait la volonté de Rabat d'ouvrir une nouvelle page dans les relations tendues avec le président Ould Abdel Aziz. Le parti présidentiel vient d'affirmer son autorité, éclipsant un peu plus les formations d'opposition. En témoigne les résultats des dernières élections législatives. Sur les 120 sièges de députés à la Chambre des représentants, le parti présidentiel l'Union pour la République en a remporté 89.