L'Iran, par la voix de ses canaux médiatiques, apporte un autre son de cloche à propos de la «convocation» de son ambassadeur à Nouakchott. L'agence de presse Fars News explique notamment que le diplomate a remis un message au ministre mauritanien des Affaires étrangères sur le «retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire» iranien. Face à la large médiatisation de la «convocation» de l'ambassadeur iranien en Mauritanie par le ministre des Affaires étrangères, Téhéran a fini par briser le silence. L'agence de presse officielle Fars News a démenti que Mohamed El Amrani a été «convoqué» par Isselkou Ould Ahmed Izidbih, affirmant que les relations entre les deux Etats sont «normales». Elle accuse par ailleurs la chaîne saoudienne Al Arabiya d'avoir diffusé une «rumeur». Or, c'est le site mauritanien Saharamedia qui a le premier écrit sur le sujet. Après le démenti, Fars News explique que l'ambassadeur iranien a été «reçu mardi [29 mai]» à sa demande par le chef de la diplomatie mauritanienne afin de lui remettre une lettre sur «le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire» iranien et «les développements de la région». De son côté, l'agence mauritanienne d'information parle d'une réunion et la situe également au 29 mai. En revanche, dans son article, Saharamedia indiquait que cet entretien remontait au vendredi 25 mai. Silence sur la fermeture du «Majmaâ Imam Ali» L'agence de presse iranienne précise que les entretiens entre Isselkou Ould Ahmed Izidbih et El Amrani ont également abordé «les voies pour développer les relations bilatérales». La même source indique que le ministre a demandé à l'ambassadeur de transmettre ses «salutations» à son homologue iranien. Isselkou Ould Ahmed Izidbih a salué l'évolution des relations entre les deux pays et promis de se rendre «prochainement» à Téhéran, qu'il avait déjà visitée en 2017. La même année, et dans le cadre d'une tournée maghrébine ponctuée d'escales à Alger et Tunis, Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, avait effectué un déplacement à Nouakchott. Force est de constater que l'agence Fars News a totalement fait l'impasse sur la fermeture, par les autorités mauritaniennes, du «Majmaâ Imam Ali», situé au nord de la capitale, et la révocation de son imam pour sa proximité avec l'Iran. Ce centre culturel est en effet pointé du doigt pour son prosélytisme chiite. Pour rappel, l'Iran et la Mauritanie ont normalisé leurs relations diplomatiques en 2010. Une décision prise par le président Mohamed Ould Abdel Aziz dans un contexte particulier, marqué par la flambée des prix du pétrole et l'amorce d'une proximité avec l'Algérie, seul pays d'Afrique du Nord à entretenir d'excellentes relations avec Téhéran.