A quelques semaines de l'adoption d'une nouvelle résolution prolongeant le mandat de la MINURSO pour six mois supplémentaires, les Etats-Unis haussent le ton. L'administration Trump a lancé une nouvelle et indirecte mise en garde au Maroc et au Polisario, les sommant de réaliser des avancées dans le processus de négociations. L'auteur de cet avertissement est Rodney Hunter, le coordinateur politique de la mission des Etats-Unis à l'ONU. Dans une intervention, le 29 août, devant les Quinze sous la présidence du Royaume-Uni et qui vient d'être révélée par le Département d'Etat, le diplomate a clairement annoncé la couleur. Son pays, a-t-il affirmé, ne pourrait en aucun cas continuer à appuyer financièrement des opérations de paix des Nations unies en place depuis des décennies sans qu'elles n'aient réalisé du progrès sur le terrain. Washington dénonce le statu quo «En théorie, ces missions soutiennent des solutions politiques. Mais en réalité, ils perpétuent un statu quo», a-t-il dénoncé. Dans le viseur de Washington figure la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), en service depuis 1964. La mise en garde de Rodney Hunter aux parties s'inscrit en droite ligne avec les menaces proférées par John Bolton, Conseiller à la Sécurité Nationale de l'administration Trump et reprises par Niki Haley, le 29 avril, à l'occasion de son intervention au Conseil de sécurité suite à l'adoption de la résolution 2414. Cette pression s'exerce essentiellement sur le Maroc qui rejette, jusqu'à présent, toute proposition de négociation directe avec le Polisario si l'Algérie n'est pas partie prenante. Le Polisario de son côté prend une position plus conciliante en manifestant -du moins officiellement- sa volonté de coopérer avec les Nations unies en vue d'une solution à la question du Sahara occidental. Le dernier message, en ce sens, émane du secrétariat général du Front à l'occasion de sa réunion du 6 septembre. Pour mémoire dans son rapport 2016, Ban Ki-moon avait reconnu l'échec des pourparlers de paix au Sahara occidental. «Je continue à regretter que le processus politique entamé en avril 2007 n'ait toujours pas ouvert la voie à de véritables négociations». Article modifié le 12/09/2018 à 11h40