Le 24 août, l'ambassadeur de la Mauritanie présentait ses lettres de créances au roi Mohammed VI. Deux semaines plus tard, un nouveau front de tension s'est déclaré. En cause, les attaques du ministre mauritanien de l'Enseignement supérieur visant le royaume. En Mauritanie un membre du gouvernement s'en prend au Maroc. Le ministre de l'Enseignement supérieur et directeur de la campagne électorale du parti présidentiel (UpR), Sidi Ould Salem, est l'auteur de ces attaques, indique la publication en ligne anbaa.info. Alors qu'il animait un meeting électoral de l'Union pour la République à Nouadhibou, le responsable a déclaré que son pays «vit une démocratie plus avancée que le Maroc», ajoute la même source. Et d'expliquer qu' «au Maroc il n'y a pas un ministre, un chef du gouvernement ou un président du Parlement qui a la peau noire». Ould Salem appartient à la communauté noire. Le choix du lieu pour lancer de tels propos n'est pas fortuit. Nouadhibou, la deuxième ville du pays, est séparé du passage d'El Guerguerate de seulement 65 km. Ses habitants sont proches des Marocains par rapport aux autres régions de la Mauritanie. Et ce n'est pas un hasard, si Rabat y a ouvert un consulat. Une bourde rappele celle de Hamid Chabat Le pouvoir en place tente de circonscrire rapidement le dérapage de son ministre de l'Enseignement supérieur. Il a été d'ailleurs rappelé à Nouakchott afin de donner des explications à ses supérieurs hiérarchiques, assure le site d'information mauritanien. A Nouadhibou, les résultats du 1er tour des élections du 1er septembre ont donné la première place au Parti Al Karama suivi par l'Union pour la République du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il y a de fortes chances que le candidat d'Al Karama remporte la mairie de la ville. Cet incident n'est pas sans rappeler la bourde de décembre 2016 par Hamid Chabat, alors secrétaire général de l'Istiqlal, portant sur «la marocanité de la Mauritanie». Pour ne pas ajouter davantage un nouveau front de tension à seulement un mois de l'examen de la demande d'adhésion du royaume à l'Union africaine, Mohammed VI avait téléphoné à Ould Abdel Aziz et dépêchait le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, et le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, pour rencontrer le président à Zouirate. La Mauritanie entreprendra-t-elle des gestes envers le Maroc afin de corriger les dérapages de son ministre de l'Enseignement supérieur ?