Au PJD, l'autorité d'El Othmani est plus que jamais contestée, alors qu'il doit impérativement gagner la confiance de ses «frères» et «sœurs» sur deux points essentiels. Et pour cause, ils auront valeur de test de sa capacité à mener son mandat à terme, soit en 2021. Pour le PJD, la rentrée politique commencera le 15 septembre. Le secrétariat général de la Lampe a en effet choisi cette date pour tenir une session extraordinaire du conseil national. La décision a été prise lundi soir et rendue publique aujourd'hui, au terme d'une réunion présidée par Saâdeddine El Othmani, à dessein de «lancer une dynamique partisane et nationale à même de contribuer à consolider et à ancrer la confiance dans le processus politique», indique un communiqué du secrétaire général de la Lampe. Cette rencontre est d'une importance capitale pour le chef du gouvernement. Une fois de plus, il est la cible de vives critiques de la part de ses «frères» et «sœurs», qui lui reprochent, entre autres, sa suppression du secrétariat d'Etat chargé de l'eau sans concertation avec le PPS. En effet, pour de nombreux fidèles de Benkirane, les «camarades» de Nabil Benabdellah sont des «alliés stratégiques». Le 15 septembre, El Othmani aura l'opportunité d'expliquer les raisons de sa décision, et par la même occasion de préparer les PJDistes à un éventuel divorce avec le PPS. Le projet de loi-cadre sur l'enseignement, l'autre souci d'El Othmani La manœuvre est délicate avec un conseil national qui ne lui est guère acquis, même si le chef de l'exécutif a réussi en juillet à adouber Abdelaziz Aftati, la principale figure de cette instance, promu membre du secrétariat général du parti. Depuis, l'ancien député d'Oujda est moins volubile que par le passé. Outre les scènes de ménage avec le PPS, El Othmani doit impérativement gagner l'adhésion des membres de son parti, notamment les parlementaires, lors de l'examen et le vote du projet de loi-cadre sur l'enseignement. Un texte que les fidèles de Benkirane avaient rejeté, et ce bien avant qu'il soit adopté en conseil de gouvernement puis en conseil des ministres, grâce aux indiscrétions de leurs représentants (notamment la députée Amina Maâ El Ainin) au sein du Conseil supérieur de l'Education, de la formation et de la recherche scientifique. Le chef du gouvernement devra user de toute son influence pour amener les élus de son parti à voter le projet de la loi-cadre 51-17. Aujourd'hui à Rabat, l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), le bras syndical du PJD, a battu le pavé avec les enseignants contractuels. Elle réclame leur intégration dans la fonction publique.