La commissaire européenne à la Justice craint que les «golden visas» favorise le blanchiment d'argent et la corruption. Elle appelle à dresser un bilan et à faire la lumière sur les bénéficiaires de cette pratique. Est-ce bientôt la fin des «golden visas» ? La Commission européenne va inciter plusieurs Etats membres de l'Union à étudier plus en profondeur les conditions d'octroi de ces «visas en or» à des étrangers extracommunautaires, indique Le Monde. Depuis quelques années, Russes, Chinois ou Américains aisés peuvent en effet se voir octroyer un titre de séjour ou un passeport qui leur facilite l'accès à un pays de l'UE, et donc à l'espace sans passeport de Schengen. Or, Vera Jourova, la commissaire européenne à la Justice, craint que cette pratique facilite le blanchiment d'argent, la corruption et présente des risques pour la sécurité. Si Bruxelles n'est pas en mesure d'interdire ces pratiques (elle n'en a pas les compétences), la Commission entend toutefois faire pression sur les capitales, «dans le cadre de ses efforts accrus dans la lutte contre le blanchiment et la corruption», souligne Le Monde. Une pratique défendue par le Conseil des migrations par l'investissement Vera Jourova estime par ailleurs qu'il est nécessaire de dresser, en liaison avec la Banque centrale européenne et l'Autorité bancaire européenne, un premier bilan d'une pratique qui a visiblement entraîné des dérives et l'arrivée de capitaux douteux en Europe. Rien qu'en 2016, un millier de ces «visas en or» ont été délivrés. Bruxelles veut désormais faire la lumière sur les bénéficiaires de ces plans de «citoyenneté contre argent». A Malte par exemple, une personne peut acquérir la citoyenneté en échange d'un investissement de 650 000 euros et 150 000 euros en actions ou en bons d'Etat. La mesure a bénéficié à de nombreux Russes, d'après Le Monde. A Chypre également, des promesses de nationalité et de passeport européen étaient faites aux oligarques qui y investissaient 2 millions euros, sans obligation de résidence. La commissaire européenne à la Justice risque cependant de se heurter au Conseil des migrations par l'investissement (IMC), principal lobby du secteur basé à Genève. «Les programmes permettent aux Etats souverains de réunir des capitaux importants ; les gouvernements, des plus petits pays en particulier, peuvent réduire les déficits et la dépendance aux partenaires financiers externes, et investir dans des infrastructures vitales», défend cette organisation.