Les 116 migrants ayant réussi à escalader la double clôture de Ceuta, hier, seront finalement livrés aux autorités marocaines dans le cadre d'une expulsion collective. Rapportée par nombre de médias internationaux, dont El Pais, cette décision du gouvernement ibérique se base sur une procédure exceptionnelle, en vertu d'un accord entre l'Espagne et le Maroc datant de 1992. En effet, ledit traité prévoit la reconduction des ressortissants de pays tiers qui traversaient sans permission les frontières entre le Maroc et les deux enclaves espagnoles. «En raison de la fête de l'Aïd, les forces de l'ordre marocaines étaient moins nombreuses que d'habitude», selon El Pais. Lors de ce passage, sept policiers ont été blessés en tentant de repousser les migrants, tandis que des fonctionnaires ont été attaqués à la chaux vive, ajoute la même source. Militante espagnole et défenseuse des droits des migrants, Helena Maleno a alerté sur le caractère illégal de cette mesure et notamment l'accord entre le Maroc et l'Espagne, au regard du droit international. «L'ONU l'interdit, le gouvernement espagnol l'applique», a-t-elle fustigé sur son compte Twitter. «Le Parti socialiste espagnol (PSOE) et Pedro Sánchez ont promis de mettre un terme à cette pratique mais ils ont fait un rétropédalage», s'indigne-t-elle encore, notant qu'à travers cette expulsion, l'exécutif espagnol «va plus loin dans la violation des droits humains». [#URGENTE] Los migrantes que ayer saltaron la valla de Ceuta han sido entregados a Marruecos en una expulsión colectiva. La ONU las prohíbe, el Gobierno español las aplica. pic.twitter.com/6CM2Ludzzj — Helena Maleno Garzón (@HelenaMaleno) August 23, 2018