Des MRE en Belgique, aux Pays-Bas,... mais aussi au Maroc, sont impactés par la crise sociale qui secoue Royal Air Maroc depuis juillet dernier. Temps d'attente qui dépasse parfois 35h, manque d'information, absence de représentants de la RAM, reports à maintes reprises… Témoignages. La crise sociale qui secoue Royal Air Maroc depuis le 20 juillet dernier est en train de transformer les vacances estivales de plusieurs MRE en cauchemar. C'est le cas de ceux ayant réservé le vol AT669 de la RAM, prévu mardi soir et qui devait relier Bruxelles et Nador. Reporté à maintes reprises, mardi, mercredi et même ce jeudi, le vol n'a toujours pas été reprogrammé par la compagnie nationale alors que ses passagers attendent toujours depuis bientôt 48h. «En arrivant à l'aéroport mardi soir, ils nous ont dit qu'il y aura un retard et que le vol partira à 23h», nous confie Hakima, une MRE bloquée avec sa famille à l'aéroport de Zaventem. «On s'est dit que ce n'est pas grave, on prendra notre mal en patience et on a attendu sur place», poursuit-elle. Annoncé ensuite pour 1h du matin, le vol n'aura pas lieu. Les passagers sont alors informés qu'ils seront hébergés dans des hôtels et contactés par la RAM pour les informer du prochain vol. «Mais au final, on n'a eu aucune information», nous précise notre interlocutrice. «Toute la journée d'hier, on nous a fait tourner en bourrique. A plusieurs reprises, ils nous ont dit qu'on allait partir. Nous avons gardé espoir et sommes restés en place. Ils nous ont dit dans la journée qu'on devait partir à 15h, puis 18h et ensuite 1h20 du matin. Aujourd'hui, ils nous disent qu'on partirait à 20h30 puis à 23h30.» Hakima, passagère du vol AT 669 de la RAM Des MRE en Belgique et au Maroc attendent toujours les vols reportés Au final, le vol sera assuré mais pas à bord des «ailes du Maroc». «Aux dernières infos, on part dans un vol assuré par Go Air qui est une compagnie espagnole», poursuit la Marocaine qui qualifie l'absence d'information d'«aberration» et ne manque pas de fustiger la compagnie et l'ambassade du Maroc à Bruxelles. «J'ai contacté l'ambassadeur à Bruxelles hier, pour lui expliquer la situation. Il m'a simplement répondu, en une courte phrase, qu'il a appelé la RAM et qu'il n'a pas de nouvelles», s'indigne-t-elle. «On est perdu et on ne sait pas vers qui se tourner». L'opération Marhaba menacée par la crise chez Royal Air Maroc Elle ne manque pas de critiquer également l'absence de tout représentant de la compagnie nationale à l'aéroport pour rassurer les clients tout comme le manque d'information chez le centre de relation clients de la compagnie nationale. «Ils nous ont réservé l'hôtel mais à chaque fois, on est censé partir, ce qui n'est pas normal. Les passagers qui partent au Maroc pour une semaine ont déjà trois jours de perdus pratiquement.» Hakima, passagère du vol AT 669 de la RAM Selon Hakima, «environs 180 passagers ont été concernés par cette annulation de vol». Certains passagers, désespérés par ces retards répétitifs, se seraient rendus à l'aéroport Charleroi, au sud de Bruxelles, pour prendre d'autres vols. «Je sais que même les passagers qui devaient partir de Nador pour arriver à Bruxelles hier, ne voyageront que demain selon ma cousine bloquée, elle aussi, au Maroc», nous informe-t-elle. Aux Pays-Bas, un retard de 35h et des problèmes à l'atterrissage L'information concernant le même vol est rapporté ce jeudi par le média belge RTL qui s'est rendu sur place. «L'attente n'en finit pas pour des passagers d'un vol de la Royal Air Maroc au départ de l'aéroport de Bruxelles», commente-t-il. Mais le calvaire vécu par Hakima, sa famille en Belgique et d'autres MRE n'est malheureusement pas un cas isolé. Des Marocains résidant aux Pays-Bas auraient attendu plus de 35 heures avant qu'un vol devant relier Schiphol à Al Hoceima ne décolle. Selon le média néerlandais At5, le vol AT 621 n'a cessé d'être reporté jusqu'à ce que la compagnie marocaine annonce mercredi aux passagers que le vol est tout simplement annulé. Maroc-UE : Vos droits en cas d'annulation ou de retard d'un vol «Un jour et demi après l'heure de départ, il y avait encore de bonnes nouvelles. Parti mercredi soir à 19h des Pays-Bas, l'avion a tenté d'atterrir trois fois à Al Hoceima avant de se rendre à Nador puis à Oujda», s'indigne Rachid Bouhayach, un passager de ce vol, victime lui aussi d'une crise sociale au sein de la compagnie nationale marocaine. «C'est un vol d'horreur et mes compagnons de voyage ont eu peur». Un autre témoin a confié au média néerlandais que les passagers ont été transportés «en taxi et en bus jusqu'à Al Hoceima», allongeant le temps total du trajet d'environs quatre à cinq heures.