Les propos de Boris Johnson sur le voile intégral agacent jusque dans son propre camp. La Première ministre britannique Theresa May a estimé que l'ancien maire de Londres et ex-ministre des Affaires étrangères «a provoqué l'indignation» et «n'aurait pas dû utiliser ce langage», indique Le Monde. De tels propos «augmentent les risques de crimes racistes», a estimé de son côté Sayeeda Warsi, membre (conservatrice) de la chambre des Lords. Dans sa dernière chronique hebdomadaire dans le Daily Telegraph, lundi 6 août, Boris Johnson a notamment déclaré que les femmes musulmanes portant des burkas «ressemblent à des boîtes aux lettres», jugeant «absolument ridicule» le voile intégral. Depuis quarante-huit heures, une pluie de critiques s'abat sur lui, y compris dans son propre camp. Ainsi, Mohamed Sheikh, autre membre de la haute chambre britannique, appelle à des sanctions disciplinaires pour retirer à Boris Johnson, qui demeure député, son étiquette du Parti conservateur. Sonia Purnell, auteure d'une biographie de Boris Johnson, estime quant à elle que cette attention médiatique soudainement focalisée sur lui est précisément ce que souhaitait «l'ambitieux rival de Mme May». «Ses mots sont nauséabonds et clivants, a expliqué Sonia Purnell sur la BBC. (…) On aurait pu avoir un débat intéressant sur le sujet mais, à la place, on parle tous de son choix de vocabulaire.» L'intéressé a cependant fait savoir qu'il ne comptait pas s'excuser, conscient que l'opinion publique est susceptible de se rallier à lui. D'après les derniers sondages, qui datent de 2017, la moitié des Britanniques est favorable à une loi interdisant la burqa.