Si Assabah affirme que Benkirane et Hamieddine ne participeront pas au prochain meeting de la jeunesse du PJD, le secrétaire général du parti dément l'information et brandit l'indépendance de cet organe de la Lampe de la direction du parti. La présence d'Abdelilah Benkirane et d'Abdelali Hamieddine au prochain meeting de la jeunesse du PJD nuirait-elle à la coalition gouvernementale ? La réponse est affirmative selon le journal Assabah qui, dans son édition de ce vendredi, informe que les deux ténors de la Lampe «sont priés par El Othmani de s'abstenir de participer au prochain congrès des jeunes du parti, pour éviter tout écart verbal». Assabah cite des sources proches du PJD, qui déclarent que la décision de l'actuel secrétaire général du PJD et chef du gouvernement «serait motivée par la crainte de voir se reproduire le scénarios de l'année dernière à Marrakech». Une rencontre durant laquelle l'ancien patron de la Lampe avait critiqué les «partenaires d'El Othmani dans le gouvernement». Toujours selon Assabah, les «nombreux inconditionnels de Benkirane» au sein de la jeunesse du PJD (JDD) auraient menacé de «boycotter tout simplement le meeting prévu si Saâdeddine El Othmani ne revenait pas sur sa décision». «L'interdiction des deux dirigeants a été perçue comme une atteinte à la liberté d'expression au sein du PJD», poursuit le journal. Mohamed Amkraz, secrétaire général de la JDD, dément Contacté par Yabiladi ce vendredi, Mohamed Amkraz dément les informations relayées par Assabah. «Je démens formellement toutes les informations relayées par Assabah», nous déclare-t-il de manière formelle. «C'est la 14e édition et le programme de cette rencontre a toujours été élaboré par le bureau national de la jeunesse en toute indépendance du parti. C'est une coutume que nous n'allons pas balayer aujourd'hui d'un revers de la main. Ce dernier n'intervient que rarement lorsqu'il s'agit d'une personnalité étrangère et seulement à titre consultatif.» Mohamed Amkraz La présence d'Abdelali Hamieddine «ne pose pas de problème», insiste-t-il. «Il est dans le programme et il a déjà confirmé sa présence», nous précise le secrétaire général de la JDD. Quant à Abdelilah Benkirane, Mohamed Amkraz informe que l'ancien patron de la Lampe, auquel la jeunesse a adressé une invitation, «n'a pas encore confirmé sa présence». «Il répondra dans les jours qui suivent». «Que la direction du parti intervienne en nous imposant un programme, cela est absurde», affirme-t-il, en considérant que «ce qu'a avancé Assabah est contraire aux règles de la diversité et celles du PJD». Une conjoncture difficile ? Si les sources d'Assabah évoquent Abdelilah Benkirane et Abdelali Hamieddine en particuliers, ce n'est évidemment pas anodin. En effet, ce dernier a créé la polémique, il y a quelques semaines, après ses propos sur la monarchie. Lors d'une réunion sur le dialogue interne au sein du PJD, les 7 et 8 juillet à Khémisset, le président du Forum de la dignité (Mountada Al Karama) s'est prononcé sur la monarchie au Maroc. «Je crois que la forme prise aujourd'hui par la monarchie, si elle ne change pas, ne sera pas utile ni à la monarchie elle-même ni au pays», avait–il déclaré, en estimant que «la réforme du système politique au Maroc est liée à la réforme de la monarchie, avec des formes pacifiques et des négociations». Propos de Hamieddine sur la monarchie : El Othmani tente de rectifier le tir Après la réaction de plusieurs politiques, dont Mohamed Cheikh Biadillah, ancien secrétaire général du PAM, Saâdeddine El Othmani a rectifié le tir, lors d'une réunion du secrétariat général de la Lampe. Tout en recadrant Hamieddine, le parti a exprimé sa «fierté continue par rapport aux rôles suprêmes de la monarchie en tant que symbole de l'unité de la patrie, garant de sa stabilité, rempart pour notre pays face à tous les défis et locomotive pour le développement et la consolidation de la démocratie». Quant à Abdelilah Benkirane, ancien secrétaire général du PJD, la direction de la Lampe ne semblerait pas souhaiter envenimer davantage le climat régnant au sein la majorité gouvernementale. En effet, les rencontres de la jeunesse du PJD ont toujours offert à l'ancien secrétaire général une occasion pour tirer à boulets rouges sur ses adversaires. Abdelilah Benkirane : «Nous sommes des monarchistes mais pas des "Mokhaznis"» A titre d'exemple, lors du 6e congrès de la JDD, tenu le 3 janvier dernier, l'ancien chef du gouvernement avait mis en garde contre les dangers du «mariage de l'argent avec la politique». Un clin d'œil adressé à Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et homme d'affaires, avant d'adresser ses flèches vers l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Une sortie médiatique dans le contexte actuel risquerait d'amplifier les divergences déjà connues au sein de la majorité d'El Othmani.