L'ONG internationale a dénoncé mercredi soir les peines prononcées à l'encontre de six journalistes-citoyens qui couvraient les manifestations du Hirak du Rif. Ils ont été condamnés à des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme, en plus d'amendes. Le verdict à l'encontre de 53 détenus du Hirak, prononcé mardi soir par la chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca, continue de faire couler beaucoup d'encre. Mercredi soir, l'ONG internationale Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la condamnation de journalistes-citoyens marocains à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison ferme pour avoir couvert les manifestations du mouvement de contestation à Al Hoceima et sa province. «Après huit mois de procès, les six journalistes-citoyens marocains Mohamed Al Asrihi, Rabii Ablak, Abdelali Houd, Houssein El Idrissi, Foued Essaidi et Jawad Al Sabiry ont été condamnés par la cour d'appel de Casablanca, le 27 juin 2018, à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour leur couverture du Hirak du Rif. Reporters sans frontières (RSF) dénonce un verdict très sévère et demande la libération immédiate des six journalistes-citoyens», indique l'organisation internationale sur son site. Celle-ci précise que ces journalistes-citoyens ont été jugés aux côtés d'autres manifestants du Hirak et non en tant que journalistes-citoyens pour, notamment, «diffusion de fausses nouvelles» et «usurpation de la profession de journaliste». «Reporters sans frontières dénonce ces peines de prison d'une extrême sévérité prononcées contre des journalistes-citoyens, qui n'ont fait qu'exercer leur droit à informer sur un mouvement social qui a secoué leur pays.» Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF «Nous demandons leur libération immédiate», indique l'ONG, rappelant que le sort du journaliste Hamid El Mahdaoui, directeur du site Badil.info, poursuivi pour «non-dénonciation d'un crime portant atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat», sera connu ce jeudi. 14 arrestations de journalistes et journalistes-citoyens recensées La chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca a rendu son verdict, mardi soir après un procès fleuve qui s'est étalé sur près d'un an, condamnant 53 détenus à des peines allant de 1 à 20 ans de prison ferme, dont les figures de proue du mouvement de contestation. Si Nasser Zefzafi, Nabil Ahmjiq, Ouassim Boustati et Samir Ighid ont été condamnés à 20 ans de prison ferme pour «complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat», six autres détenus ont été reconnus coupables d'«usurpation de la profession de journaliste». Il s'agit notamment de Mohamed Al Asrihi, Houssein El Idrissi, Rabii El Ablak et Abdelali Houd, qui ont été condamnés à cinq ans de prison ferme et à une amende de 2 000 dirhams. La chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca a également condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 2 000 dirhams le journaliste Jawad Al Sabiry, alors que son confrère Foued Essaidi a écopé de trois ans de prison ferme et une amende du même montant. En plein Hirak du Rif l'année dernière, Reporters sans frontières avait relevé 14 arrestations de journalistes et journalistes-citoyens par les autorités marocaines. Plusieurs cas d'expulsions de journalistes étrangers avaient également été recensés par l'ONG internationale.