Des pays qui se démarquent par un nombre inhabituel de journalistes prisonniers cette année. C'est l'un des constats formulés par le «Bilan des journalistes tués, détenus, otages et disparus dans le monde en 2017», établi par Reporters sans frontières (RSF). Si la Chine, la Turquie et le Vietnam notamment sont cités pour leurs piètres résultats, l'ONG pointe également du doigt le Maroc. Ainsi, un journaliste professionnel, Hamid El Mahdaoui, quatre journalistes-citoyens et trois collaborateurs de médias sont actuellement détenus pour leur couverture de la révolte populaire qui agite la région du Rif depuis fin 2016. «Il y a un an, à la même date, aucun journaliste ne se trouvait dans les geôles marocaines», relève RSF. Pour rappel, Hamid El Mahdaoui, directeur de publication du site Badil.info, a été condamné en septembre dernier par la cour d'appel d'Al Hoceima à une peine d'un an de prison ferme, au lieu du jugement initial de trois mois de prison rendu par le tribunal de première instance. Au lendemain du verdict, dans une lettre adressée à l'opinion publique et à l'international, il avait annoncé entamer une grève de la faim «jusqu'à la mort». Dans son «bilan des journalistes tués, détenus, otages et disparus dans le monde en 2017», Reporters sans frontières dénombre 65 journalistes tués, 326 détenus 54 otages et 2 disparus. Le décompte total intègre à la fois les journalistes professionnels, les collaborateurs de médias et les journalistes-citoyens.