La motion de censure promise par le PAM semble avoir du plomb dans l'aile. La fin de non reçevoir de l'Istiqlal aurait refroidi l'enthousiasme des pamistes. A en croire Abbdellatif Ouahbi, le projet du PAM de présenter une motion de censure contre le gouvernement El Othmani est en passe d'être abandoné. A l'occasion d'un meeting politique organisé hier à Aït Melloul, le député -pressenti pour occuper le poste de n°2 au Tracteur sous l'ère Benchemmach- a nié toute velléité de son parti à présenter cette motion "Le Parti Authenticité et Modernité ne peut menacer la stabilité du pays. Nous n'avons aucun intention de faire tomber le gouvernement", a-t-il déclaré. Ce revirement n'est pas sans soulever des interrogations. En effet, la semaine dernière, le même Ouahbi défendait dans une tribune publiée sur le site Hespress le droit de sa formation à recourir à la présentation d'une motion de censure. L'Istiqlal aurait refusé de s'embarquer dans l'aventure du PAM Dans des déclarations à Yabiladi, une source ayant requis l'anonymat attribue ce rétropédalage au refus de l'Istiqlal de prendre part à l'initiative du PAM. "Nizar Baraka et les siens estiment que le contexte socio-politique et la conjoncture économique ne sont pas propices pour prendre part à un nouveau gouvernement", explique-t-elle. Les Istiqlaliens préfèrent que le cabinet El Othmani poursuive son mandat jusqu'à son terme en automne 2021. Ce qui devrait leur laisser assez de temps pour bien préparer les prochaines législatives et surtout bénéficier des divisions de plus en plus profondes entre les composantes de la majorité gouvernementale. Il ne faut pas oublier qu'en cas de la réussite de la motion de défiance, tous les honneurs reviendraient exclusivement au Tracteur et non au PI. La recevabilité du projet du PAM à la Chambre des représentants exigeait, comme le prévoit l'article 105 de la constitution, l'adhésion du 1/5 des députés. Fort de ses 102 sièges à la Chambre basse du Parlement, ce seuil ne représente pas un obstacle pour le Tracteur. En revanche, pour réussir à faire tomber l'exécutif El Othmani, il lui faudrait recueillir 198 voix. Un chiffre difficile à atteindre sans la "trahison" de députés appartenant à l'actuelle majorité gouvernementale.