Les conditions de disparition d'un haut cadre militaire du Polisario opérant à Tifariti et chargé de la collecte des aides internationales alimentent les spéculations. Presque dix jours après sa fuite, la piste mauritanienne a été évoquée hier par un média local. Le mystère entourant la fuite d'un haut cadre militaire du Polisario opérant dans la région de Tifariti n'est pas encore résolu. En pleins préparatifs de la commémoration du 45e anniversaire du lancement de son action armée dans la même localité, les services algériens de renseignements installés dans les camps de Tindouf ont constaté la disparition de Mohamed Hassana Abdelouaheb. Dans un premier temps, le Sahraoui a été annoncé parti vers le Maroc, où sa famille a pu se rendre auparavant dans le cadre du programme d'échange de visites, supervisé par les Nations unies. A bord d'un véhicule tout terrain et muni de son arme de fonction, il aurait regagné le royaume par le passage de Bir Gandouz. Une version notamment relayée par des médias marocains. La piste mauritanienne Hier, une autre piste a été évoquée. Le site anbaa.info croit savoir que Mohamed Hassana est sur le territoire mauritanien où il bénéficie de soutien. La publication en ligne avance que le militaire ne souhaite pas révéler sa présence dans le pays, par peur d'être arrêté par les forces du président Mohamed Ould Abdel Aziz puis remis au Polisario. D'ailleurs, le Front accuse Hassana Abdelouaheb de «détournement de fonds» et de «trahison de ses fondements idéologiques». Avant de prendre la fuite, il était durant plusieurs années chargé de la collecte des aides humanitaires internationales destinées à la population des camps de Tindouf. De par sa fonction, Hassana est une mine d'informations non seulement pour les autorités marocaines, mais également pour les donateurs institutionnels et associatifs sur les détournements de ces aides. Presque dix jours après sa fuite, le Polisario multiplie les recherches. Et il en est de même pour ses réseaux en Mauritanie. Ce n'est pas un hasard si le chef de la deuxième région militaire, là où Hassana était affecté avant sa disparition, annonçait dans une interview accordée à un média à Nouakchott que le Front était en train d'intensifier ses opérations de ratissages à l'Est du mur de sécurité et sur la frontière avec la Mauritanie, sous prétexte de lutte contre les réseaux de trafic de drogue et de terrorisme.