«Menteur ayant trahit la confiance» des membres de la mission, «impudent» et «atteint de schizophrénie». C'est avec ces mots qu'Asmaa Ghlalou, une députée du RNI et membre de la Mission parlementaire d'information sur les prix des carburants, a qualifié Abdellah Bouanou, chef de ladite mission, suite à sa sortie médiatique du mardi. Détails. Le rapport de la Mission parlementaire d'information sur les prix des carburants continue de faire réagir plusieurs responsables au Maroc. Au lendemain de la sortie médiatique du parlementaire Omar Balafrej ainsi que des propos d'Abdellah Bouanou, c'est la parlementaire RNIste et membre de ladite mission Asmaa Ghlalou qui fait la Une des médias nationaux ce jeudi. Députée RNIste : Bouanou «impudent» et «atteint de schizophrénie» Et pour cause, la députée parlementaire n'aurait pas apprécié les propos tenus par Abdellah Bouanou devant le micro d'Al 3omk et d'autres médias nationaux, suite à la présentation devant la Commission des Finances à la Chambre des représentants, du rapport de la Mission parlementaire d'information. La parlementaire du parti d'Aziz Akhannouch va même jusqu'à traiter le chef de la mission parlementaire et de la Commission des Finances de «menteur ayant trahi la confiance» des membres de la mission. Asmaa Ghalalou a également affirmé, dans des déclarations à la presse, que les chiffres présentés par Bouanou lors de cette déclaration sont «erronés», l'accusant tantôt de «malhonnêteté», tantôt d'avoir «tenu devant la presse des propos qu'il n'a pas pu déclarer devant la Commission». Elle a aussi estimé qu'Abdellah Bouanou est «impudent» et «atteint de schizophrénie» et que sa sortie médiatique vise à minimiser le travail de la Mission parlementaire d'information en l'appelant à «corriger son erreur». Contactée ce jeudi par Yabiladi, la députée parlementaire de la Colombe persiste et signe : «j'invite Bouanou à sortir et dire que les chiffres qu'il a cités se retrouvent dans le rapport». Elle estime ensuite qu'«on ne peut mentir que sur les morts» avant de nous inviter à revenir au rapport de la mission parlementaire pour vérifier». L'occasion pour elle de répondre à ceux qui l'accuse de réagir au nom de certaines parties. «Je ne défends personne mais il (Bouanou) devait présenter les chiffres qui figurent dans le rapport», se défend-t-elle. «Puisqu'il dispose de ces chiffres, il devait les présenter à la mission parlementaire et en Commission. Pourquoi ne les a-t-il pas inclus dans le rapport final ? Qui l'en a empêché ?» Asmaa Ghlalou, députée du RNI Pour sa part, Abdellah Bouanou du groupe parlementaire du PJD à la Chambre basse, également à la tête de la Commission des Finances et de la Mission parlementaire d'information, a affirmé ce jeudi à Yabiladi que la députée parlementaire «ne mérite pas qu'on lui réponde». «Ces déclarations sont truffées d'insultes et de propos diffamatoires et ne présente aucune données fiables», lance-t-il avant de nous rappeler qu'il «jeûne» et ne souhaite donc pas répondre sur le même ton que la députée RNIste. Jamal Karimi Benchekroun : «beaucoup de vérités dans les propos de Bouanou» De son côté, Jamal Karimi Benchekroun, député du Parti du progrès et du socialisme (PPS), également membre de la mission, contacté également par Yabiladi, rappelle que la Mission d'information a été mise en place suite à plusieurs remarques sur la flambée des prix des carburants après la fin du processus de la décompensation en 2015. «Certaines entreprises ont triplé leurs marges. Avant la libéralisation des prix, le gain était normal mais après la libéralisation, il y a eu des marges exceptionnels et anormales ce qui a soulevé le débat», nous explique-t-il. Quant à sa position autour du débat sur la sortie médiatique de Bouanou, le député du Livre affirme être «d'accord avec la perception générale sur laquelle s'est fondée la mission parlementaire». «Je ne défends personne et je ne suis contre personne. Je suis un député représentant le Parti du progrès et du socialisme, et je ne suis pas un adepte d'untel ou untel», nous fait-il savoir. Mais il ajoute qu'Asmaa Ghlalou «a le droit de dire ce qu'elle pense». Toutefois, Jamal Karimi Benchekroun affirme aussi «que beaucoup de vérités figurent dans les propos d'Abdellah Bouanou». Le député du PPS conclut en affirmant que «l'Etat doit intervenir pour accompagner la libéralisation avec de nombreuses procédures, y compris en fixant les prix ou en déterminant le prix maximum pour la vente. Elle doit aussi intervenir sur les impôts et le contrôle et ne peut pas assimiler les entreprises nationales aux entreprises internationales».