La rupture des relations diplomatiques avec l'Iran, annoncée le 1er mai par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, continue de faire réagir plusieurs parties. Mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a choisi de faire le lien entre ce qui se passe actuellement en Palestine occupée et la réaction «inappropriée» du royaume. La crise diplomatique entre le Maroc et l'Iran et ses développements continuent de faire couler beaucoup d'encre. Mardi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a réagi aux récentes déclarations du chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita. Bahram Ghasemi, cité par Mehr News, une agence de presse iranienne, a déclaré que «les allégations du Maroc à l'encontre de Téhéran ne feraient que faire le jeu des ennemis du monde musulman». «Que ce soit lors de leur rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de notre pays, ou bien lors de leurs interviews avec différents médias, les autorités [du Maroc] n'ont présenté aucune preuve concluante pour prouver leurs revendications», a-t-il dit lors d'une déclaration à la presse iranienne. «Aucune preuve recevable» n'a été présentée Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a ensuite rappelé qu'à de nombreuses occasions, des responsables marocains ont pris des positions anti-Iran depuis que Rabat a rompu ses relations avec Téhéran. «Après avoir rompu ses liens diplomatiques avec l'Iran pour des raisons injustifiées, les responsables marocains ont du mal à justifier leur action devant l'opinion publique locale et étrangère, c'est pourquoi nous avons vu leur ministre des Affaires étrangères et le porte-parole de leur gouvernement donner des interviews et ressortir les mêmes anciennes rhétoriques contre l'Iran.» Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Bahram Ghasemi a indiqué que les responsables marocains ont souligné, dans leurs déclarations, que le Maroc a décidé de rompre ses relations avec l'Iran de manière indépendante et non sous la pression étrangère, et qu'ils ont affirmé que le Hezbollah et le Front Polisario avaient été en contact. L'occasion de souligner que le front séparatiste «est reconnu par plusieurs pays» et que «ces allégations sont fausses». Pour le porte-parole de la diplomatie iranienne, «les responsables (marocains, ndlr) n'ont présenté aucune preuve recevable pour prouver leurs revendications, c'est pourquoi ils n'ont pas été en mesure d'apporter une réponse convaincante aux questions et aux ambiguïtés entourant leur décision». Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. / Ph. Mehr News Agency Le Maroc, la Palestine et les ennemis du monde musulman Pour enfoncer le clou, le porte-parole de la diplomatie iranienne a également déclaré que «les responsables marocains pensent qu'ils peuvent faire croire au public leurs affirmations infondées en les répétant au lieu de présenter des preuves crédibles». «Nous leur rappelons que l'opinion publique mondiale ne croit pas aux fausses déclarations», poursuit-il. L'occasion de réitérer «la politique fondamentale de non-ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures des autres pays et le respect de leur sécurité nationale». «L'Iran attache une importance particulière à la sécurité nationale des autres pays et dans ce sens, nous espérons que la récente décision du Maroc de rompre ses relations avec l'Iran ne s'inscrit pas dans le cadre d'un nouveau alignement régional et sous la pression de certains gouvernements qui s'opposent à la République islamique d'Iran aujourd'hui», a-t-il ajouté. Bahram Ghasemi n'hésite pas à jeter de l'huile sur le feu, faisant le lien entre la décision du Maroc de rompre ses liens diplomatiques avec l'Iran et la «contribution aux plans américains et israéliens contre la résistance antisioniste dans la région». «C'est évident que cette démarche inappropriée du Maroc, actuellement président du Comité Al Qods, à un moment où le monde islamique a plus que jamais besoin d'unité et d'intégrité, surtout après la décision de Trump de transférer l'ambassade des Etats-Unis à Al Qods, contribuera seulement à faire avancer les objectifs des ennemis du monde musulman et à détourner l'attention de son problème le plus pressant, c'est-à-dire contrer l'agression contre la ville sainte d'Al Qods», conclut-il. Rappelons que la diplomatie marocaine avait assuré détenir des «preuves tangibles» et disposer de «données précises [sur] le soutien politique, médiatique et militaire du Hezbollah au Polisario, en connivence avec l'Iran». Et d'ajouter que «les autorités marocaines ont pris le temps nécessaire pour étudier minutieusement l'ensemble de ces éléments avant de prendre, en toute responsabilité, leur décision».